Il y a un mois de cela, nous avons reçu une convocation pour nous rendre au château du Sachem.
Départ du Morbihan, le 5, à l’aube (vers 14h), motivés comme des boudins noirs, bonnets rouges vissés sur la tête, pour aller défendre notre bilan auprès du chef suprême.
Révision du powerpoint dans la voiture. Tentative de soutenance blanche en 3 points entre Ploermël et Rennes. Echec total. Tant pis, on va enfumer le chef avec des formules empruntées dans les Rock & Folk que Nowhere prend soin d’emporter dans tous ses déplacements.
Arrivé en avance sur le site de Beauregard, par une allée centrale du plus bel effet, épaulé par Nowhere et sa douce, histoire de repérer les lieux. Eh ben, il s’emmerde pas le boss. Rassurez-vous, il utilise bien l’argent du site. Château magnifique au fond d’un parc majestueux.
Avant d’aller toquer à la Porte, on s’arrête un instant devant les marchands du Temple qui proposent des victuailles et des boissons fraîches.
Et paf !!! On tombe sur Roger de Riantec qui vend ses patates de Pontivy. C’est peu de dire que ça a fait plaisir à Nowhere d’avoir des nouvelles de son poto de collège.
Attention, les choses sérieuses commencent ; nous sommes avertis par un laquais que le Sachem va entamer sa promenade digestive dans le parc et qu’il souhaite nous entretenir de sujets brûlants.
Je propose de nous rencontrer au stand galette-saucisse prévu à notre attention. Je précise au laquais que c’est celui avec les gwenn-a-du. « Les quoi ? » me dit alors le laquais. Laisse tomber…
Le Sachem se présente à nous d’un pas alerte, quel charisme !!! Suivi de la Sachem, impériale dans son imperméable rouge.
« Enfin, vous avez réussi à trouver la route, bande de ploucs !!! ».
Quelque chose nous dit alors que les débats vont être tendus. Le Sachem n’a pas eu ses 5 côtes de bœuf saignantes au déjeuner et c’est nous qui allons trinquer.
Les hostilités commencent par : «Pourquoi le gang Nantais n’est plus présent sur le forum ? »
Pris de court, je lui donne comme excuse que Fanch n’arrive plus à trouver le clavier et que, déjà ses derniers posts à la limite du lisible laissaient entrevoir sa déchéance. Que le Flaneur assure tout ce qui bouge et Agrume démarre une nouvelle vie.
« Et les Brestois ? Piedo et Cie ? »
Je tiens à ce moment précis à féliciter la présence d’esprit de NW qui, citant un célèbre édito du Philou Manœuvre, lâche un « Tu l’as veux fraîche ta bière, l’Anat ? » fort pertinent.
Ouf, le boulet était passé prêt.
Le Sachem se détend enfin et se prépare à accueillir le boys band de Frisco, sur scène.
Un casting parfait de beaux gosses qui, au lieu de danser, joue de la musique efficace.
Même que Mrs Nowhere m’a glissé à l’oreille : « il est pas mal le bassiste !!! ». (à gauche sur la photo).
Inutile de préciser qu’elle ne faisait aucune allusion au style de jeu au médiator du bellâtre.
Après cet interlude rafraichissant, Benjamin « Rémy Brika » Biolay ; un petit coup de piano par ci, un petit coup de gratte par là, un autre de violon puis du trombone pour accompagner celle qui fera dire au boss : « Tu trouves pas qu’elle a pris du cul, la Vanessa ? ».
Belle analyse critique de notre supérieur hiérarchique.
Après quelques costards taillés, sur mesure aux absents, les malheureux… place à Paulo et ses potos.
La classe !!! Il ne change pas vraiment le bougre ; toujours le son de gratte teigneux et la voix en place. Le temps n’a pas de prise sur le Weller. Andy Lewis nous a servi des lignes de crème fouettée ; aériennes et voluptueuses. Un régal.
Les djeun’s du public qui ne comprenaient pas tout ce bonheur qui leur arrivait dessus, préféraient battre en retraite et nous laisser approcher gentiment mais surement de la scène.
C’est après ça que, repue par tout ce divertissement, son altesse s’est retirée dans ses appartements.
Il nous a remis, comme convenu, la mallette avec les indemnités de l’année.
Nowhere a retrouvé le sourire à ce moment-là. (Je l’ai mis à l’intéressement depuis cette année).
Nous sommes allés jeter une oreille, gobelet en main, sur Portishead.
La surprise vint de la qualité du set ; qualité du visuel et du son en extérieur. Je n’ai pas souvenir d’avoir entendu un tel son en live depuis 45 ans. J’avais déjà vu Beth et sa troupe mais je n’avais pas souvenance d’une telle réussite scénique.
Après Glory Box, signe du départ, nous avons laissé la Normandie à ses vaches et ses marécages et nous sommes retournés vers le soleil levant et la chaleur réconfortante du Morbihan.
P.S1 : Beauregard est un chouette festival. Taille humaine (par rapport à nos charrues), ambiance bon enfant, qualité du site et des scènes accessibles. Avec Mrs Nowhere, on a convenu que si l’affiche était à la hauteur, on serait partant pour repartir. C’est dire…
P.S2 : Qu’on ne s’y méprenne pas, Nowhere et moi avons l’air de bien nous entendre, mais c’est purement des relations professionnelles. Cet engouement benêt est de pure façade pour la bonne marche de VS et son intéressement n’y est pas étranger.
P.S3 : Le Sachem et sa famille sont vraiment des gens fréquentables (pour des Normands qui côtoient l'Ambassadeur s'entend).