Oui c'est vrai, j'y étais m'ssieur l'juge !

Si PerYoun narrait, Jacqueline Bissait alors pourquoi pas moi ?

Festival de Beauregard le 05 Juillet 2014




    C'était là-bas, en Normandie en fin de soirée , alors qu'accoudés une dernière fois au bar PY et moi, qu'un sexa' bénévole me tint à peu près ce language ; "c'est quand même pas la pluie qui vous fait peur à vous les bretons !"

Certes non, la pluie on connaît, on est né avec sauf que quiconque n'a jamais subi la pluie normande ne peut me comprendre : elle est tout d'abord humide au possible, fraîche et vicieuse, s'insinuant au travers de l'étoffe vous laissant transi debout !
On comprend ainsi pourquoi au matin du 06 Juin, les GI's n'aient pas daigner s'attarder sur les plages où d'ordinaire L'Anat' pose son heaume sur sa serviette en poils de chèvre avant de batifoler dans les vagues nordiques.

Foin de ces objectives considérations météorologiques, PerYoun mon épouse et mézigue n'étions pas là pour  le tourisme historico-balnéaire mais plutôt pour rendre compte de la deuxième journée du festival de Beauregard qui nous proposait ce jour FOSTER THE PEOPLE, frites et bière, ANGUS AND JULIA STONE, merguez-houblon, VANESSA PARADIS, galette-saucisse et les deux sommets qui justifiaient notre déplacement en terre hostile, PAUL WELLER (surtout moi) ainsi que PORTISHEAD (pour PY mélancolique).

Mais la vraie tête d'affiche, au delà du Mod Father, était ma rencontre inédite avec L'Anat' accompagné de sa dulcinéee qui recevait humblement tout ce beau monde en son château du Calvados ( le seul département avec un nom d'alcool), deux scènes et des dizaines d'hectares dédiés à la zique et à la picole.

L'homme vint à notre rencontre en piaffant tel un yearling et je dois avouer qu'il est un bien élégant bipède, bien plus beau au réel  méritant de sièger dans les hautes sphères du forum.
Le cheveu lissé en arrière, les rouflaquettes bien taillées, notre Elvis Bas-Normand eût très bien pu célébrer les rock'n'roll épousailles d'Isa et Lilic à Vegas si ce dernier n'avait récemment pas opéré une virevolte identitaire en se faisant appeler Tara King !

Le temps de rapides présentations très peu protocolaires hormis PY mettant un genou à terre et courbant l'échine face à son suzerain (il aurait pu me prévenir....) qu'il faut déjà se diriger vers la scène où entrent les californiens Pop de Foster The People.
J'avais ici-même (page 2) dit tout le bien que je pensais de ce jeune groupe et je confirme. Hélas, encadré de deux béotiens, je dois subir durant le set leurs ricanements de hyènes, leurs moqueries à deux balles perdues. Les féminines elles au moins ne boudent pas leur plaisir car il est difficile, à moins de vénérer le Kraut Rock (paraît que ça existe !), de résister à leur Pop enjouée et mélodique.
Foster The People délivrera durant une heure une cartouchière de chansons tubesques, essentiellement tirées de leur excellent premier album avant de conclure sur "Pump up Kids".


Nous manquerons ensuite sans grand regret Angus et sa frangine des Stone et leur "BIG' jet plane" car la rencontre avec le Sachem tourne vite à la réunion de travail géopolitique aux multiples questionnements : les frontières de l'Est sont-elles bien gardées, pourquoi Dam's ne parle pas plus Metal ? qu'est-il advenu du gang des nantais ? Faut-t'il donner blanc-seing au grand Sud (englobant Prunoland) ?
La loyauté bretonne n'étant plus à prouver nous trinquâmes joyeusement avant d'aller voir Vanessa Paradis sur pieds.

Elle en a fait du chemin la petiote depuis son premier succès érotico-pédophile à 14 ans : "Joe le maxi y va pas partout" et personne (surtout pas nous) il y a 27 ans aurait misé un kopeck sur elle ou Elsa.
Mais force est de constater qu'elle semble encore contente d'être là épaulée depuis ses débuts par les bonnes fées Gainsbourg, Langolf, M (euh..) ou samedi dernier Benjamin Biolay venu faire son Remy Bricka avec un groupe pro qui n'en demandait peut-être pas tant.
L'ex gendre de Peau d'Ane et l'ex fiancée du pirate Jack Sparrow entourés de bon zicos vont dérouler un set plutôt agréable entre twists neo-yéyés et chansons "françaises" mâtinées de Rock.


A peine le temps de migrer vers l'autre scène qu' arrive Paul Weller pour une unique date en France où d'ailleurs d'ordinaire il se produit peu.
Bon, si Vanessa Paradis joue et mime le Rock, l'ex leader des Jam l'incarne de fort belle manière enchaînant sans souffler presque quarante ans de carrière à son service.
Du groupe de ses débuts en passant par Style Council jusqu'à sa carrière solo, tout un pan de son répertoire va y passer : énergique "Come on let's go", sensuel "my ever changing moods" pour terminer par "Start" de l'immmense "Sound Affect" de 1980 !
Un groupe soudé et aux petits oignons, élégant, virtuose sans esbrouffe, bref la classe anglaise pour qui rechercherait une définition. Impérial !!!!!


Changement d'ambiance avec Portishead. PerYoun en a bien causé, rien à redire, light-show et stereo parfaite à ceci près que ce groupe peu prolifique (quatre albums dont un live en bientôt 20 ans) et culte semble à mes yeux prisonnier de leur magistral premier essai "Dummy" dont les chansons titillent le public pavlovien.
Ce disque audacieux en son temps n'a pas vieilli mais semble paralyser ses auteurs qui peinent à faire réagir avec leurs autres chansons.
Par contre Beth Gibbons a un jeu de scène du tonerre  


Retour dans la nuit noire pour trois heures et des poussières où PY & I nous sommes encore interrogés sur cette force vitale qui nous pousse encore à allez juger sur place de prestations que d'autres de notre entourage se contenteraient de visionner après coup sur Youtube.

La passion vous dis-je, cette passion que n'entama point la pluie normande qui en aurait pourtant rebuté  plus d'un 

La bruine !

On y était les amis mais avec l'image c'est encore mieux!

Let´s go! Beauregard

Merci Yardie! on s'y croyait encore  

Nowhere, une question que j'ai omis de te poser pendant les 3h30 du trajet retour; Le bassiste de Master Ze Popol, tu le trouves comment ?  Hein ?   

C'est vrai qu'on a bien ri avec le Sachem, surtout lorsqu'ils ont attaqué les comptines pour enfants avec le refrain en Lalala...   

le jour où j'achèterai un billet de concert chez Leclerc (cœur de rockeur?), merci de penser à me briser la nuque, my friends  

On a parlé de ça aussi dans la voiture. Faut dire qu'on avait le temps.   

lequel achèvera l'autre, alors?

à moins que vous ayez décidé de sauter ensemble des falaises de Plouka Plouha?

yardbird a écrit:

On y était les amis mais avec l'image c'est encore mieux!

Let´s go! Beauregard

Merci Yardie pour le lien !

Super !

  

Presque aussi bien que les TataQueens  

Y a pas, rien ne vaut les petites scènes et f*ck les stades !

lilic a écrit:

le jour où j'achèterai un billet de concert chez Leclerc (cœur de rockeur?), merci de penser à me briser la nuque, my friends  

Primo : Ou va se nicher le snobisme ?!

Au-delà de cet élistisme cucul-la-praline, je trouve, mon bon Lilic que tu manques cruellement d'indulgence voire de générosité (mais on ne t'attend pas sur ce terrain) envers ce petit épicier breton qui, parti de trois fois rien, vend aujourd'hui des petits pois-carottes et des tickets de concert !

D'autant que l'antenne culturelle vannetaise où PY & I nous fournissons fait très bien son job jusqu'à foutre la honte à la FNAC voisine qui, il est vrai, a depuis longtemps baissé les bras.

Fais gaffe, faudrait pas qu'on cause de toi dans le Landerneau 

Deuzio et finalo ; Je rappelle à Pi Aîe et son goguenard de Sachem que les chansons qui font "lalalala" sont souvent les plus belles.
Comme le chantait Karen Carpenter (ouais ta Karen évoquée par Kim Gordon!!) : "Every sha-la-la la, every wo-wo-wo still shines..."

une preuve ? j'suis cap' :



Dont acte....

 

Merci Yardie pour le concert de Paulo; c'est toujours aussi bon.   

Et on voit bien les goutelettes de bruine sur la caméra...

Je suis sur la liste de diffusion du Paulo donc peu de mérite mais c'est un plaisir

Forster the pipole, y'a eu à un moment donné un bel hommage à l'Afrique et ses tambours .
 
Et voir NW fermer les yeux en signe de complicité...
 
Rien que pour ça, je suis fier d'y avoir été.

J'avais oublié ce passage très émouvant.   
C'est vrai que leurs influences sont infinies.
D'arriver à mettre tout ça dans un set, moi, je dis chapeau !!!

Yardie, ton altruisme (de Schubert) fait toujours plaisir.

PY et L'Anat' : pov' nains !  

Nowhere Man a écrit:

une preuve ? j'suis cap' :



Dont acte....

Je préfère quand même la version de Laibach...



Sinon récemment, j'ai vu Jack White en version solo. Bon, ça change pas trop de tous ses autres groupes, vu que tous ses autres groupes c'est lui en solo avec quelques faire-valoir autour. Mais quand même, c'était bieng. En plus il a repris Isis de Dylan, en mode fortement influencé par le live de '75. Ça m'a rappelé l'époque où je jouais de la basse, avec un groupe et tout.   

Etienne Daho, Le Liberté, Rennes le 20 décembre 2014

Dernière étape du "DisknoNoir Tour.


Malgré toutes ces, déjà, dizaines années à rejoindre les salles à la recherche d'un énième shoot visuel et sonique, on sait, au fond, qu'il n'existe pas de recette pour un concert idéal.

J'ai ainsi pu applaudir à tout rompre des gens dont on attendait rien (Kid Pharaon, Daniel darc...) et tourner casaque avant la fin du gig de musiciens stars (Stranglers, Bowie...hum...Phil Collins...).

La distance non plus n'a jamais été un obstacle : en bas de chez moi, à Londres ou à mille milles de toute terre habitée comme cet été en Anat' Land (excellent Beauregard!)

Pour Daho, que je voyais pour la première fois on stage, l'équation fut plus que parfaite, à savoir le délicat et réussi équilibre entre artiste, salle et public.

Bon, j'en vois qui ricanent, toujours les mêmes :" Daho ? n'importe quoi", "L'Etienne c'est rien que d'la variet'"...bref c'était pas gagné.

...Sauf que trente années plus tard l'ex jeune homme moderne ,58 ans est toujours là, se bonifiant sur disque, continuant tel un ado à s'enthousiasmer pour la Soul, les scènes actuelles et les anciens qui en valent la peine.
"Les chansons de l'Innocence" paru l'an dernier est un chef-d'oeuvre, classique instantané, bon d'un bout à l'autre et qui tourne souvent chez moi.
La tournée devait suivre mais Daho, victime d'une vilaine péritonite a failli rencontrer la camarde au bout du tournant.
Tout fut retardé, décalé et samedi, accompagnés de nos respectives groupies, Py et moi allâmes à Rennes juger l'homme in situ, doublement alive et en live.

La salle du "Liberté" est pleine comme le crâne de BHL, public de tous âges ( ça rassure toujours sur le sien) et ambiance bon enfant pour attendre le fils prodigue de retour au pays, dans sa ville qui l'a révélé lors des Transmusicales 79.
Franck Darcel accompagné de son groupe Republik ouvre pour la vedette avec un Rock sombre évoquant Gun Club, The National et ...Marquis De Sade.

Ensuite, après un efficace ballet de roadies, sous les vivas de la foule, l'entrée en scène du régional de la dernière étape.



Il place d'entrée de jeu, la barre très haute : light show impeccable, musiciens affutés et sono à fort volume (parfois un tantinet saturée) pour deux heures de total plaisir.

Car l'homme a du répertoire et du solide.Trente années au service d'une Pop (dans sa meilleure acceptation : populaire et de qualité) ouvragée, mélodique d'inspiration anglo-saxonne.
Car il sait bien qu'en France il patine sur une glace très fine : ses passions à première vue antinomiques pour la musique britannique (Syd barett etc...),Stax & Motown, le Velvet et  son amour des yés-yés (françoise Hardy, Sylvie, Dany...).

Il a ainsi fièrement surfé sur ces deux vagues sans se casser la gueule chez les frenchies qui l'auraient directement mis dans le bus "RFM Party" ou "Nostalgie".
Certains ne verront en Daho qu'un opportuniste là où bat un coeur sincère et généreux, en atteste la présence à ses côtés d'Edith Fambuena et l'invitation lors des rappels de Philippe Pascal (Marquis de sade et Marc Seberg) pour un beau "Chelsea Girl".
Non seulement talentueux mais doué d'une courtoisie dans le renvoi d'ascenseur: au début des 80's lorsque la presse Rock et De caunes dans "Chorus" voyaient en Marquis De Sade, Complot Bronswick des futurs grands d'Espagne c'est Daho le timide, évoluant dans leur sillage qui d'éccrochera la notoriété.

Donc deux heures d'un parfait best of tout en élégant déhanché avant de conclure sur pas moins de cinq rappels et de quitter la scène les larmes aux yeux, des cadeaux pleins les bras.
Quant à nous des étoiles pleins les mirettes et un sourire jusqu'aux oreilles : plaisir d'offrir, joie de recevoir.

Moi le premier je n'aurais pas misé un kopeck sur l'animal en '80.
Et moi le premier je reconnais qu'il a le rare mérite de vieillir avec grâce, et qu'il m'arrive de l'écouter,
même à jeun.
Merci pour le retour Nowhere.

Toujours aussi bon dans le retour, le NW.

Ca fait plaisir de te lire, merci l'ami !


Le bassiste, t'en as pensé quoi ?

J'en parlais a la Yardgirl pas plus tard que cet après-midi.

Daho à la radio, je lui disais qu'il me suivait depuis le lycée. Il est passé pas loin d'ici mais je l'ai manqué, banni que je suis dans ma campagne profonde

L'Anat' a écrit:

Le bassiste, t'en as pensé quoi ?

Il assurait bien tant à la Fender Precision qu'à la Rickenbaker mais faut plutôt demander à PerYoun. Je l'ai même trouvé groovy mais faut voir ça avé Phil.

mince... je serais presque tenté de demander à Zaza de me sortir un de ses disques
sauf qu'y a encore un truc qui me retient, même si j'aurais du mal à le définir
sûrement une histoire de rapport tordu entre chic type et bonne musique... enfin je me comprends

et donc, tu disais que Pihaïe ne s'est pas endormi avant la fin?

Tutaffé Lilic, pas dormi le bassiste gaucher et gauche modo.

Le dernier Daho balaiera tous tes préjugés d'enfant du Rock : impeccable.