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Cette intro du premier morceau, elle est terrible. Bon, c'est sûr, on l'a déjà entendue (Summertime Blues ? Some-thing else ?) mais ça marche à tous les coups. Car le premier talent de J.D. McPherson est de jouer habilement avec les clins d'oeil appuyés au meilleur du rock'n'roll des origines, sans sombrer illico dans le bête revivalisme. Malgré son titre aussi familier qu'explicite, Let the good times roll, le deuxième album — le premier nous avait échappé — de ce chanteur puriste et guitariste tranchant de l'Oklahoma, est une collection de compositions originales, aussi réjouissante et rassurante qu'elle ne va pas exactement où on l'attend.

Appelons cela une bonne surprise en terrain ultrabalisé. J.D. McPherson, comme jadis les Stray Cats, Robert Gordon ou Chris Isaak, sera donc le rétro rocker qu'on va aimer cette année : un type qui joue du rock'n'roll à l'ancienne, avec une astucieuse économie de moyens, un son cristallin et une voix de crooner distinctive. Balançant entre la fougue ligne claire d'Eddie Cochran, la furie de Little Richard et un savoureux swing R'n'B (l'enchaînement irrésistible du puissamment sautillant Head over heels, de Shy Boy et son orgue entêtant, et de You must have met Little Caroline ? avec sa guitare tonitruante, son piano surprenant et ses « ooh ooh » ravissants), l'ensemble donne envie d'expédier sa partenaire de danse par-dessus son épaule. Ou, faute de mieux, de taper frénétiquement du pied. — Hugo Cassavetti