My Bloody Valentine - Loveless (1991)

LOVELESS; album accouché dans la douleur en 1991 qui reste le fer de lance de ce qu’on a appelé la Noisy Pop; mouvement qui avait démarré, selon moi, vers 1984 avec les écossais de la fratrie Reid des Jesus & Mary Chain.

Entré en studio en Février 1989, après maintes reprises du projet, la remise à plat des morceaux ou la simple destruction du travail réalisé pendant de longs mois, il aura fallu au final 2 ans de tâtonnements à ces irlandais pour finaliser cet album. Mais dès lors, une porte sur une nouvelle dimension de la planète rock était ouverte.

La rumeur prétend que çà a couté la modique somme de 250000£ de faire aboutir ce projet à Création et que çà aurait précipité la fin du fameux Label.

Comme le disait le Arnaud Viviant (qui n’est pas ma référence en matière de critique mais en l’occurrence je partage son avis) à l’époque dans les Inrocks : « D’ores et déjà (nov 91), on peut donc affirmer que Loveless est le disque de l’année. Non qu’il soit le plus beau – adjectif dénué de fondement critique – mais parce qu’il est le plus fractal. Il s’impose comme une fracture dans l’os de la production ordinaire. Composé d’une musique inaudible jusqu'à présent - inaudible comme le furent en leur temps le premier Velvet Underground, de Suicide ou de Public Image Limited -, il plante son fanion dans des pays inoccupés, et que nul jusqu’à présent n’avait songé à conquérir de son».
Même si le son est très typé 90’s, il reste un plaisir à écouter si on aime le « bruit » mélodique…

D’entrée, on est dans l’ambiance avec Only Shallow et son riff entêtant.



On poursuit avec Loomer : son intro planante et ses voix envoutantes



Touched et son côté grand bleu des profondeurs



Les trouvailles sonores sur To here knows when qui nous font plonger d'un palier supplémentaire en apnée



Vient ensuite le titre phare de l'album lors de sa sortie, When you sleep qui nous tient la tête sous l'eau et on se sent pousser les branchies. Cà y est, on peut désormais se passer de respirer...
On est dans notre élément.



I only said développe le même concept; riff entêtant et nappes de voix envoutantes.



Dans la même veine, Come in alone



Sometimes



La remontée peut commencer avec le "guilleret" Blown a wish


What you want dans une pop moins sombre permet de refaire surface...



... et Soon achève le voyage en beauté.



Un album qui restera toujours en bonne place sur mes étagères...

J'aurais adoré que la première réponse à ce topic soit d'un autre que moi, mais comme personne ne se manifeste, j'y vais tant pis.

Je n'ai toujours écouté ce groupe que d'une oreille distraite, et n'ai donc pas subi les foudres d'un coup.

Là, je me suis posé et ai tout bien écouté, d'une traite. Sur la longueur, j'ai eu du mal à finir.

Je crois avoir saisi le concept, que du reste, tu expliques clairement: riff entêtant et nappes de voix envoutantes. A mon gout, cette recette systématique se révèle indigeste, parce que trop grasse. En fait, je crois que la voix lead me fatigue par sa mollesse, et m'a dangereusement rappelé - je ne sais pas pourquoi, un vague feeling - Cocteau Twins.

Non pas que cette musique ne me parle pas, mais au contraire, c'est de l'oppression que je ressens à son écoute, ce qui rejoindrait les métaphores submarines que tu as utilisées.

D'ailleurs, je me demande comment ça doit sonner en live, le mix de cette voix soft et planante avec les riffs compressés.

Alors c'est sûr, l'argument Velvet et PIL met la pression, mais tant pis, j'assume mon côté réac, même 20 ans après.

Peut être que si j'avais découvert ce disque en temps et en heure, mon jugement aurait été tout autre...

Sorry PY, ça plaira surement à d'autres.

No souci, Arno.

On est très loin de l'esprit pop léchée et ta réaction est la bienvenue. Je la comprends.

Le côté oppressant de cette album est certain et à la sortie de Loveless, j'étais dans un état d'esprit favorable à cette expression musicale et cette plongée m'a fait et me fait parfois encore du bien quand je suis tendu du string.

Je n'ai pas eu l'opportunité de les voir en live mais ils semblerait que les concerts étaient décevants en effet; çà se résumait à un mur de son sans relief.

il n'empêche que le montage des sons (pas top j'en conviens en version toutube) me séduit toujours.

De mon côté, je redécouvre cet album et je me dis que j'étais passé comlètement à côté... Et je le trouve réellement excellent!

Pour le live, des potes les avaient vus en concert et leurs acouphènes s'en souviennent encore...

yardbird a écrit:

De mon côté, je découvre cet album et je me dis que j'étais passé complètement à côté... Et j'accroche pas trop, comme ça vite fait.

Pareil comme il a dit Yardie.

'foiré

J'ai eu la chance de les voir en concert ( Prima-Vera Sound de Barcelone ), heureusement que celui-ci était en plein air, car je n'aurai pas voulu mourir étouffer sous les décombres de l'auditorium. P...., voilà la grosse claquasse qu'on s'est prise dans la face.... Une tuerie ce fucking show. Mais, ce n'est pas tout le monde qui avait pu supporter autant de déluge sonore, même en plein air. J'ai vu pas mal de gonzesses fuir devant ce mur du son.
Malgré tout, j'ai trouvé le son plus définis et moins oppressant à ce concert que sur l'album.