Kool & The Gang - Spirit of the Boogie (1975)

Kool & The Gang circa '75


En cette année 1975 le groupe des frères Bell (ou Bayaan, leur nom musulman) est au sommet de son art, premiers des charts Rn'B, et adoubés par le Godfather of Soul himself ("They're the second-baddest out there") on peut raisonnablement dire qu'ils étaient à cette époque considérés comme étant le meilleur groupe funk en activité, ou du moins le plus populaire.

Depuis leurs débuts dans les années 60 et leur première incarnation, The Jazziacs, K&TG a connu plusieurs vies et vécu une ascension permanente dans le coeur des fans de musique afro-américaine. Du jazz des débuts (le père de Robert et Ronald Bell, ancien boxeur était un très bon pote de Thélonious Monk, ceci expliquant peut-être en partie leur gout précoce pour ce style) en passant par le funk très JB-esque des premiers albums avant de se concentrer sur le boogie et de finir dans le funk 80 pur dancefloor, ils n'ont jamais connu de réelle carence artistique.

Album-clé et bilan de cette période 70's "Spirit of The Boogie" fait assurement partie de leurs plus grandes réussites artistiques aux cotés du non moins exceptionnel "Wild and Peaceful" les similitudes entre les deux albums sont d'ailleurs nombreuses, nous en reparlerons.

Première sensation en prenant le disque bien lourd et épais, la pochette est extraordinaire et annonce la couleur; ça va être chaud, ensoleillé, plein de vie, et quelque peu afro-centré.




Je pose le vinyl sur la platine, craquelement d'usage et premier gros morceau, éponyme de l'album "Spirit of the Boogie". Un super beat lourd et lancinant déboule, doublé d'un synthé bass du meilleur gout. Puis arrive l'inénarrable tchatcheur de "Jungle Boogie", mister Donald Boyce et son phrasé pour le moins vindicatif et viril. Ce morceau est infectieux, impossible de ne pas remuer son popotin là-dessus !



Vient ensuite "Ride the Rythm" un morceau parfaitement dans l'air du temps de ces années mid-70, un rythme encore très lourd, une basse qui tient la baraque, des cocotes à l'infini, du bon classique qui aurait très bien pu être interprété par un groupe comme BT Express. Niveau style c'est typique de cette époque.

Ce début d'album est completement fou, on croyais qu'ils allaient faire une petite pause avec une ballade... que nenni ! Ils enchainent avec une monstrueuse reprise complètement débridée du "Jungle Boogie" de Wild & Peaceful, qui s'envole dans des contrées latin-Jazz, avec plein de percus, de la flute, un putain de sax qui vrombit, ça part dans tous les sens et on adore ça, une bombe !!!



Puis arrive un morceau tout-à-fait dispensable "Sunshine and Love" peut-être le seul réel point faible de ce terrible album.

Par contre après ça repart en trombe avec "Ancestral Ceremony" qui fait encore réference à d'anciens albums de K&TG, ça groove, c'est planant et le sax est une fois de plus au diapason, il part dans une impro jazzy du meilleur effet.

Re-re-re boogie avec "Mother Earth" il faut croire que ce disque porte assez bien son nom Encore un titre super dansant, agréméntée d'une jolie voix féminine et d'une rythmique cataclysmique, la variation mélodique est très jolie, on peut raisonnablement dire que c'est du bel ouvrage. Les riffs de cuivres sont obsessionels et finement ciselés, ça reste longtemps dans la tête après écoute. Encore du très très bon !



Vient ensuite la ballade imparable "Winter sadness" qui répond en mirroir à un autre morceau mythique "Summer madness" présent sur l'album de 74 Lights of the World. Super mélodie pleine de mélancolie, avec une nappe de synthé qui enrobe des parties de piano électrique et de guitare jazz. Un morceau qui emporte loin, une réussite du genre.

Et pour clore en beauté l'album "Carribean Festival" un titre, comme son nom l'indique, assez festif qui flirte une fois de plus du coté du jazz latin et de la salsa, les cuivre se taillent la part du lion sur ce jam improvisé ou flotte un petit son de synthé un peu crado.


.....


Voilà, j'espère vous avoir donné envie de découvrir ou de redécouvrir cet album important du funk des années 70.

Celui là fait partie de mon Hall of Funk Fame...

T'as juste oublié de parler du BN que l'on grignotait à l'époque, de concert avec les craquements du vinyle...

La version "acid jazz" de Jungle boogie est juste énorme, et l'écho hivernal de Summer Madness est magnifique, et justifie à lui seul la présence de ballades sur chaque LP funk.

L'autre version (Summer Madness) a d'ailleurs été pompée à mort par Jamiroquai pour une demo de didjeridoo sur je ne sais plus quel alboume... (je tâche de retrouver ça...)

Thx Jé pour la piqure !

alors là Jé : + 3 points!!!!

J'ai une ch'tite version de Summer Madness "extended" live sur un baisse touffe de K&G qui vaut son pesant de donuts, avec des chabada chabada sur la toute fin...je peux uploader ici mais j'sais pas comment qu'on fait....

Sinon, l'alboume Wild and Peaceful , ne serait ce que pour le morceau du même nom, also makes me high high... et que dire des autres alboumes que sont Light Of Worlds, Music is the message, Good Times et Spirit of the boogie...Y'a bon

Je pense effectivement qu'il faut posseder au moins les 6 premiers lps ainsi que les 2 lives qui tabassent grave, après c'est au cas par cas, perso j'aime également la période Taylor/ Deodato à partir de 79, c'est sur quil y a quelques trucs craignos genre "Celebration", mais il y a encore de la grosse perlouze...
faut chiner quoi !


Pour le plaisir, le gigantesque "Open Sesame" de 1976, également présent sur la BO de Saturday Night Fever !

C'était en 2000... 11 piges ont passées. J'aurais aimé revoir James "JT" Taylor comme quand j'étions petits. On verra à l'Archéo si les gars assurent encore.

Si non pour rester dans le sujet...