2019

Un jour de printemps 2011, fort affamé et jamais rassasié, je poussai la porte de l'établissement Vintage Sounds.
C'était à l'époque une sympathique auberge espagnole au buffet toujours bien garni même si les denrées ne provenaient pas d'un circuit court; les tenanciers en effet se fournissaient essentiellement outre-Manche et Atlantique.
L'affaire a ainsi gentiment prospéré apportant chaque année nombre de convives, certains un peu poussés là par des modos payés à la com', d'autres jetant un rapide coup d'oeil à la carte pourtant très riche avant de tourner casaque, bref on peut dire que ça roulait.

Mais depuis un moment l'auberge fait un peu pitié, les tables sont désertées, les réservations se font rares; la faute aux nouvelles allergies culturelles : gluten dans les décibels ? lactose dans l'héroïne ? huile de palme dans la Wah-wah ? Je continue toutefois à y passer, croisant surtout PerYoun, Yardie et Lilic, leur donnant parfois un coup de main à passer la serpillère, repeindre les volets voire remplacer quelques ardoises.
La plupart du temps c'est juste une douche, 10 petites minutes de musique et, époque morale oblige, on ne s'attarde même plus au troquet pour la contreverse....

...ou comme aujourd'hui pour un traditionnel tour d'horizon de l'année écoulée dans les bacs à disques.
A ce propos existe-il encore, excepté moi, des acheteurs de disques au sens quasi teenager ? des types qui font l'ouverture de la boutique, pestent car le label ne distribue plus ou pas, un mois de délai ou pour une chouette reédition et mieux encore "l'album of the year" ?
Quoiqu'il en soit j'ai une fois encore fait cracher l'équivalent du PIB du Burundi en galettes de plastique (celui qui étouffe les dauphins) pour des quasi-riens, du valab' et du Super avec plomb.


Et de déplorer l'absence en rayon du nouveau Tarakings (l'écueil du second ?).

Allez ! en piste :

Séduit par un titre passé chez Assayas, De Caunes je me suis un peu vite précipité chez mon dealer acheté (n'est pas copier) les albums de Piroshka, Dylan Leblanc et Pete Doherty mais sur la durée tout cela ne vaut pas tripette (trop Indie, FM et Jean Foutre) et prendra vite la poussière dans le rangement alphabétique :







Plus sérieusement et après 10 longues années sans aucune nouvelle, Evan Dando a remis sur pieds ses Lemonheads pour une fois de plus un disque de reprises; à quand un vrai ? mais bon, ravi comme un santon j'ai foncé :



Nettement plus âgé et fin prêt pour la retraite à points (sur sa chemise) Paul Weller avait sorti en février un double live, oui un double live comme dans le temps ! par lequel il revisite sa longue carrière des JAM à maintenant en passant par le STYLE COUNCIL, accompagné par son fidèle Steve Craddock et soutenu par un orchestre classique qui réussit bien le collage :



Liam Gallagher faisiait rire tout le monde, celui qui sait, quant à son futur hors de l'Oasis où l'abritait son frangin. Mais force est de constater que celui qui incarne certainement la dernière Rock Star tient bien la marée en publiant un très bon second deuxième album ("Why me, why not") où rien ne m'étonne et pourtant tout me séduit : de solides chansons héritées des 60's, de son multi platiné groupe avec la confiance et l'arrogance de celui qui défouraille tout en crachant dans la théière :



Je terminerai , comme tout bon repas copieux qui se respecte par deux digestifs électriques, le premier venant de Californie avec le deuxième et fort réussi album, "Devour Yoy" des Starcrawler; moins fouchtrouille que son aîné, bien produit et entretenant vaille que vaille la vacillante lueur de la foi :



Le second pousse-café vient de Dublin et prend le relais de leurs homologues anglais de Shame l'an passé : même verve sociale, électrique nervosité et superbe pochette pour un "Dogrel" à l'incisive et belle allure; chouette concert le 11 novembre à guichets plus que fermés au Stéréolux nantais !



Spéciale dédicace à un grand absent

Mais 2019 fut aussi une somme de chansons compilées :

1- Paul Weller : "Boy about town"
2- Piroshka : "Everlasting yours"
3- The Lemonheads : "settle down like rain"
4- Dylan Leblanc : "Born again"
5- Les Innocents : "Apache"
6- Aldous Harding : "Fixture picture
7- Andrew Bird : "Manifest"
8- Allah las : "Prazer em te conhecer
9- Big thief : "Not"
10- Bruce Springsteen : "Tucson train
11- Liam Gallagher : "Be still"
12- Fontaines DC : "Boyz in the better land"
13- Lizzo : "Juice"
14- Pete Doherty & the Puta Madre : "Who's been having you"
15- Requin Chagrin : "Sémaphore"
16- The Black Pumas : "Fire"
17- Steve Gunn : "Vagabond"
18- James Wood : "The song we sang"
19- Richard Hawley : "My little treasures"
20- Raphael Saadiq : "Rikers Island"
21- Starcrawler : "No more pennies"
22- The Dream Syndicate : "Still here now"
23- Durand Jones & The Indications : "Morning in America"
24- Cigarette after sex : "Heavenly"

Du côté des scènes j'aurai pu applaudir les épileptiques Fontaines DC, Primal Scream, Innocents entre autres...

En radio toujours fidèle à Pop Pop Pop, La Dispute et very Good Trip tout comme à Rock & Folk et Mojo en presse.
En littérature beucoup de lectures et peu de mémoire : le Houellebecq survendu s'avère pâlot, le Bellanger est trop long et je suis happy pour Jean Paul Dubois goncourisé pour un roman qui recense toutes ses névroses et obsessions mais que je ne tiens pas pour son meilleur ( même s'il brûle la faible concurrence).

Grosse déception : après avoir déménagé il y a 5 ans d'Oxford street vers Bond street tout en réduisant au passage la surface de vente, j'ai trouvé portes closes devant l'institution HMV London .


Voilà les copains et la copine, à vous de lancer vos platines et Merry Christmas !!!!!

Je fréquente l'établissement depuis avril 2010 (déjà !), et je dois bien reconnaitre que tu as raison, mon cher Nowhere : aujourd'hui c'est pu comme dans l'temps !
Finies les discussions enflammées des topics à quizz ou des sujets thématiques du style "villes en chansons"
Je passe boire l'apéro tous les jours, pourtant. Mais j'avoue que je le fais dans le plus grand recueillement, avec la discrétion timide que notre âge avançant impose. Je ne laisse plus de graffitis sur les tables, seulement parfois une réclame jaunie pour un thé dansant que j'organise non loin de chez moi.
Coupable, donc, de laisser les toiles d'araignées napperonner les coins de la grande salle.
Coupable aussi de ne pas acheter de disques : j'écoute toujours les mêmes vieilles complaintes, et me repaît de nouveautés pratiquement exclusivement en live. Dans les goûts métalliques qui sont les miens, les concerts ne manquent pas, c'est une chance.
Et quand je ne suis pas devant une scène (voire dessus, parfois), je me couche tôt (comme le Commandant), et je dévore quantité de polars dont je ne retiens ni les titres ni les auteurs, mais seulement la noirceur.
Et pour finir en musique, une des plus grosses claques de l'année, une révélation ... et ce n'est pas du metal !
Vus et entendus en première partie des Dropkick Murphys à Clermont, un formidable groupe de ska-punk de Los Angeles : The Interrupters.
La bise à toutes et tous, passez de belles fêtes de fin 2019

Nowhere, maybe le dernier des Moricauds

Mea maxima culpa, j'ai plus la flemme que la flamme, je ne joue plus de basse depuis un moment, j'ai refourgué la quasi totalité de mes vinyles, je réécoute les cd qu'il me reste, j'en achète un peu mais le plus souvent sur les vg ou broc' qu'il m'arrive encore de fréquenter sporadiquement (je crois bien que c'est la première fois que j'utilise ce charmant adverbe, c'est dire si j'ai changé ...), je suis incapable de dire si j'ai acheté de la musique made in 2019, mes deux derniers achats sont deux jolis coffrets CD (in the court du Crimson avec des versions étirées et autres bonus et la totale des concerts d'Hendrix et sa bande de gitans au Fillmore)

en 2019, j'ai écouté beaucoup de rap us, Beastie Boys, The Roots, A Tribe, Jurassic 5, etc mais j'ai assez vite saturé (à part The Roots) et je me surprends à réécouter des vieilleries (en ce moment le Dead et encore et surtout Nick Drake, Tim Buckley et consorts)

autant dire que musicalement je suis définitivement foutu pour le XXIème siècle

Bonnes fêtes à tous et que 20/20 soit optimale pour vous

P.S. Je n'écoute plus (sûrement à tort) le very good trip de Mishka mais je ne résiste pas à l'achat de roquéfolque quand je vois en couv' une bobine ou des noms connus et c'est souvent le cas, n'en déplaise à la jeune génération qui a bien du mal à sortir du lot pour le grand public, shame on ze web !

Et bien, j'avoue, de mon côté que mon nouveau job est plus que prenant mais je continue à acheter... Beaucoup!!!

Vu que je dois me balader dans tout le département, j'écoute énormément dans la voiture mais je suis plus rarement sur VS même si j'essaie de poster quelque peu.

Bref, je reviens sous peu avec mon best of 2O19 qui ressemble, sur un certain nombre de points, à celui de Nowhere.

Je passe régulièrement sur VS même si je ne poste que sur peu de sujets : la photo !
Année 2019 plutôt creuse sur le plan Jazz, très peu de concerts, proche du zéro !
Année "compensée" par une activité dans le Blues assez importante !
Dès janvier 2020, j'ai un concert Jazz et un Blues... j'espère que cela va continuer le reste de l'année !

Bonne fin d'année à toutes et à tous !  

Bof..nous on a regardé "stars des années 80" hier soir avec Zaza et Lilic...genre serpillière y a pas mieux...mais je crois qu'ils vous réservent bien d'autres surprises si ils ont le courage!

yardbird a écrit:

Et bien, j'avoue, de mon côté que mon nouveau job est plus que prenant mais je continue à acheter... Beaucoup!!!

Vu que je dois me balader dans tout le département, j'écoute énormément dans la voiture mais je suis plus rarement sur VS même si j'essaie de poster quelque peu.

Bref, je reviens sous peu avec mon best of 2O19 qui ressemble, sur un certain nombre de points, à celui de Nowhere.

Pas la peine de faire d'houblon

Ca y est; enfin un peu de temps libre pour se poser et faire un rapide bilan de l'année écoulée.

Peu de disques achetés en 2019 mais certains vont restés encore pas mal de temps coincés dans le lecteur :
Fontaines D.C. avec à la clé un superbe concert revitalisant qui m'a fait retrouver l'espace d'un set survitaminé mes 25 ans.
Viagra Boys et leur punk-rock brut qui m'a nettoyé les cages à miel pendant une bonne partie de 2019.  
Metronomy qui jusqu'à maintenant ne m'avait jamais convaincu avec leur pop anglaise qui manquait de constance et d'épaisseur selon moi et qui avec leur dernier LP "Forever" trouve grâce à mes oreilles. A tel point que les places sont achetées pour aller les découvir sur la scène du Liberté rennais en avril.
Le brave Richard Hawley qui remet le couvert sur son "Further"; un superbe album d'Hawley.
Pour les concerts, excepté celui des Dublinois, le gig de Thurston MOORE restera dans mes annales avec une totale maîtrise de cet opus noisy donné en live.
Un trio breton aura marqué le festival du patelin; ils se nomment SBRBS et malgré un nom quelque peu bâclé, le set produit à Auray était de qualité et bien maîtrisé.
Du côté de la bibliothèque, je dévore actuellement le "NO LOGO" de Naomi KLEIN (paru en 2002, inertie dûe à l'âge sans doute) qui est une pure merveille sur les mécanismes des "grosses" marques qui dérégulent le marché du travail pour obtenir toujours plus de profits.

Voilà pour mon premier jet de l'année sur l'an dernier...