La question du jour !

Peut-on séparer (ou dissocier,selon d'où qu'on vient ) l'oeuvre de l'artiste ?

Et réciproquement.

J'avais jamais trop réfléchi la dessus pour ma part.

Pas trop mon truc,de penser.

Ou de discuter,ça me fatigue.

Visiblement,c'est une question bien connue des gens qui savent.




Et puis cet après-midi,autour de la table,une discussion s'engage à propos d'Henri Salvador.

Salvador,je l'aime bien,je ne l'ai jamais trouvé rigolo bien que sa carrière soit batie sur cette image d'amuseur publique à la télé.

Par contre,je respecte le musicien,même dans ce qu'il a fait de plus "commercial" qui finalement était de haut niveau .




Et là,sans qu'on ne demande rien,quelqu'un "du milieu" (de la capitale ) me déballe les pires saloperies sur "l'homme" Salvador.

Le connaissant depuis des années,j'ai toute confiance en lui et sur ce qu'il nous a balancé.

Le papier peint du boudoir s'est décollé...

L'ambassadrice a recraché son Ferrero.

On a poursuivi la discussion et c'était pas beau à entendre...

Les acteurs,les auteurs,les peintres,chacun y allait de sa petite anecdote sur l'homme (ou la femme ) et son rapport ou le contexte avec son oeuvre.

J'écoutais la bouche légèrement ouverte.

Au final,j'ai lachement lancé que ce qui comptait,c'était l'oeuvre,non ?

Et ben non,pas pour tout le monde.

J'ai cru comprendre qu'Ike Turner était un salopard, violent et petit dictateur, surtout avec sa femme, mais je continue de me régaler avec les premiers disques qu'ils ont fait ensemble. Gainsbourg frappait Jane mais il a fait Melody Nelson. And so on. Il faudrait en rayer du monde, sinon. Alors j'essaye d'oublier la bio. Sauf quand l’œuvre publiée est du même tonneau. Comme Mein Kampf, au hasard.

je vais lâchement passer mon tour, parce qu'il est bien tôt et que c'est déjà l'heure de la soupe

mais on reviendra

en attendant, je peux quand même te donner la réponse: c'est non




PS: et si, dans ton carnet d'adresses, y'a un type qui a bien connu Bashung, tu seras aimable de le rayer de la liste des invités... y'a des limites à la largesse d'esprit de big'

Jure devant la Sainte-Boot que tu n'as jamais rien lu de Gide. Et que tu n'as jamais posté une reproduction de tableau de Bonnard.

Et malgré son goût pour les excès (de toxiques notamment), il ne me revient pas de comportement condamnable concernant Bashung.

Ca sent le vieux débat sur Céline. Vieux ne veut pas dire inintéressant. Attétion, je reviendrai aussi. J'ai un topic sur le feu.

tu te méprends, big', je disais Alain comme ça, par hasard... parce que c'était toi, parce que c'était moi

si Arno avait posté juste avant j'aurais pu dire Sylvie, par exemple, à condition qu'elle fût morte, évidemment





Edit: PY, tu te gourres, elle est toujours en vie, Céline Dion

C'est marrant PY je pensais justement à Céline quand j'ai lu la question de l'Anat. Il me semble que la comédie française refuse de l'étudier sous prétexte de ses idées.

Pour ma part il est important de séparer l'oeuvre de l'artiste, et d'enseigner que lard vient du cochon.
je sais que james jamerson était alcoolique violent et qu'il a tapé sa femme; Faut-il interdire tous les morceaux sur lesquels il a joués, ou bannir ceux qui s'en sont inspirés?
imaginer que le mec qui a inventé la roue fut le plus gros con du monde et qu'il ne pensait qu'a en faire un instrument de torture?
On prend l'oeuvre, l'oeuvre et l'oeuvre, même si un des gentils 7 nains qu'il a inventée. moi j'aime ni voici, ni gala, ni paris match ( je suis même contre le fait que les rédacteurs aient une carte de journaliste) mais je joue ou triture "une chanson douce" à mon fils.

leflaneurbreton a écrit:

C'est marrant PY je pensais justement à Céline quand j'ai lu la question de l'Anat. Il me semble que la comédie française refuse de l'étudier sous prétexte de ses idées.

je pense que c'est, plus prosaïquement, parce qu'ils n'ont pas encore réussi à mettre la main sur ses œuvres théâtrales

j'ai du confondre avec Peter Handke

leflaneurbreton a écrit:

C'est marrant PY je pensais justement à Céline quand j'ai lu la question de l'Anat.

C'est le premier nom qui vient à l'esprit. Même si on n'apprécie pas (les idées de) l'homme on ne peut pas ne pas apprécier l'oeuvre.

Dans le milieu musical c'est différent. Ike Turner n'était pas plus méchant qu'un autre, son seul défaut est d'avoir pris trop de cocaïne.

Dans les 60's la situation des femmes dans la Soul music était plus que précaire, et la différence entre proxénétisme et showbusiness était minime. A ce propos je ne peux que vous recommander l'excellente autobiographie de Bettye Lavette "A Woman Like Me"

Quand j'écoute ma zique favorite et c'est également valable pour le cinoche ou la lecture je me fous comme d'une guigne de la réput' du créateur, s'il était vilain, gentil ou s'il préférait les fruits au sirop aux pieds de cochons.

Bien sûr l'exemple bateau vise Céline et encore Céline et toujours Céline : on peut pertinement connaître ses agissements durant la krieg et être scotché-ébloui à la lecture du "Voyage..." ou de "Mort à crédit" (mon préféré).

Dans notre domaine de prédilection ce sont des tristes sires tel Albert Goldman qui ont entamé le travail de fissuration de nos mythes (Lennon, Elvis) en prétextant faire oeuvre de vérité tout en n'oubliant pas l'option fouille-merde, négligeant ,c'est un comble, la musique !

Toutefois j'aimerais mettre un bémol ; en effet le citoyen Lilic a récemment été plus qu'éblouissant dans sa chronique de Clifford Brown & Max Roach, faisant preuve d'une rare sensibilité, d'une délicatesse toute élisabéthaine . Je le jalousais presque....

Or ce même Lilic fin et lettré peut se comporter envers ses frères humains de V.S d'une rare sauvagerie, tançant la Basse Normandie, admonestant la Loire Inférieure, méprisant la cambrousse du sud et last but not least martyrisant les bretons déjà mal en point (alcoolisme chronique, consanguinité) !!!

Voilà c'était là l'exception ne confirmant aucune règle

En forme,Nowhere !

ô rage... ô désespoir

être loué pour de basses chroniques de musique de nègres, alors qu'on voudrait être reconnu pour la délicatesse de son revers de tong,
le tact de ses allers-retours,
la finesse de ses claqués,
la générosité désintéressée de ses fessées

T'as au moins gagné un nouveau surnom : babette

ah ah le Nowhere !

nowhere