Clifford Brown & Max Roach, Mercury 7084

faut que je vous parle de ce joli 25 cm, cadeau du Rev'



y'a des disques dont on sait qu'ils sont bons, mais pour lesquels on a du mal à trouver le bon moment
on en a déjà parlé
Max Roach et Clifford Brown, c'est pas évident à placer en boum, par exemple, ou même à l'apéro entre gens civilisés

Brown joue une trompette lyrique, accessible, presque pop... on l'entend souvent "chercher" mais ça reste beau tout le temps
Max Roach, par contre, c'est la batterie maîtrisée dans tous les aspects du jeu... très fin, intelligent, la frappe pleine de nuances, inventif... le gendre-batteur idéal

on pourrait facilement les prendre pour des musiciens parfaits... d'ailleurs c'est un peu ce que Roach est devenu, finalement
Clifford Brown a eu plus de chance, il est mort prématurément en 1956, l'année de sortie de ce disque, à 25 ans

bref, toujours est-il que les deux ensemble, ça fonctionne
ça fonctionne terrible
et ça n'a évidemment pas pris l'ombre d'une ride

la difficulté, pour moi qui écoute le disque, ce serait peut-être d'arriver à entendre tout
ne pas tomber dans le piège de la fascination pour cette batterie diabolique à force de précision et de maîtrise, parce que ce serait presque ennuyeux, cette perfection, et puis décourageant pour le misérable batteur que je suis
ne pas non plus se laisser capter par les phrases de la trompette qui avancent comme une histoire, parce que même si cette beauté-là justifierait l'écoute à elle seule,
l'essentiel est ailleurs

bah c'est toujours la même histoire, hein... le dialogue, l'alchimie... ce qui fait tous les grands groupes
sauf que là, faut être disponible... à l'écoute, comme on dit
parce qu'il se passe beaucoup de choses, dans cette musique
comme dans un livre à l'écriture très dense qu'on lit avec beaucoup d'attention, et dont on se dit quelque chose comme: "bordel, et dire que j'aurais pu passer à côté de ça..."
et cette densité-là, en musique, c'est bien dans le jazz que je la rencontre souvent, quelque part entre le bop et le free, dans cet espèce d'âge d'or - ne niez pas, vous savez bien qu'il existe - des années 50 et tout début 60... le trio de Bill Evans avec LaFaro et Paul Motian me fait un peu le même effet, si vous voyez ce que je veux dire... jusque dans la difficulté à trouver le moment

je vois bien que je ne suis pas clair
et encore j'ai pas parlé du reste du groupe... d'ailleurs je vais m'abstenir, faut savoir ne pas trop charger la mule
même si je sais bien que je devrais : Richie Powell, c'est... non, vous chercherez

tout ce que je voulais dire, c'est que le moment pour ce disque, je l'ai trouvé : c'était ce soir

Si, c'était très clair. Et très bien dit. Sauf que tu n'as même pas mentionné l'excellent Harold Land !

Delilah, tout en légèreté, comme en suspension ...



Maintenant, tu peux te passer un peu de Rubber Soul pour te reposer


P.S. : qué coïncidence, j'ai un peu de ce disque sur le 45 que j'ai chopé l'autre jour (le reste, je dois encore l'avoir en cd, quelque part).

Spoiler:

Spoiler:

pis pour Delilah, t'as raison, faut pas avoir peur de répéter:

Arf, en passant/repassant les morceaux, je croyais que c'était Jordu que t'avais mis. Toujours revérifier, je me le dis souvent, pis j'oublie


Allez, je tente donc un rattrapage avec le plus hard bop Jordu :

je vois bien que je ne suis pas clair

Mais tu es lucide !

tout celà est bel et bon, finement narré. Cloué au lit avec une grippe carabinéee je vais en profiter pour l'écouter plus avant.

Il me semble toutefois l'avoir déjà entendu sur France Musique il y a quelques temps dans l'excellent "Le Jazz est un roman" d'Alain Gerber.

Merci Lilic .

Merci Aimée Man pour le virus parisien ramené par ton disciple en passant.

Lilic a su rendre palpable l'immatérielle substance géniale diffusée par le duo.

Je ne l'écouterai plus jamais de la même façon, merci à toi, Ô grand druide Lot-et-garonnais à tongs.

Ca y est, je suis touché, je vais reprendre du sirop....

Pffffffff!

Moi aussi,je peux en passer de la pommade .

J'ai mon diplome de masseur.

Spoiler:

Plus sérieusement, je le réécoute et c'est du miel. J'aime bien la notion de trompette pop.

t'as oublié les majuscules à Grand et Druide, Bonnie

on va dire que c'est la fièvre et passer l'éponge... juste pour cette fois

Spoiler:

Tiens, l'Anat' qui fait sa jalouse.

Spoiler:

Sinon, trompette pop, je saisis pas trop mais bon, c'est pas grave. Et puisqu'on en est à l'esssplication de texte, je me dis que Roach qui prend pas une ride, euh, je me demande comment il marque eul' tempo.

Pour les complétistes, y a du son ici !

euh... tu me feras écouter au prochain apéro ? enfin, au bout de deux trois apéros quand je serai mûre... passke là sur les enceintes d'ordi et à sec, je crains que....
parce que je suis un brin idiote pour le jass moi tu sais...
y'a tellement de trucs à entendre séparément et en même temps que ma petite tête arrive plus à suivre toutes les circonvolutions sans perdre de vue l'ensemble....

tandis que le rock se satisfait très bien de la bouillie,
du moment qu'elle est bien touillée

Isa résume très bien mon état d'esprit de pov' béotien