Aimee Mann : Charmer (2012)

En ces heures exaltées et partisanes où tout un chacun veut convoler en justes noces, ce forum en a été le récent témoin, je dois vous avouer un truc pas net : j'entretiens depuis plus de dix ans une trouble relation avec Aimee Mann .

Ma femme bien entendu est au courant, nous sommes un couple moderne, et laisse faire car la liaison est du genre platonique voire épistolaire ; en effet tous les quatre ans environ la belle me donne de ses nouvelles sous la forme d'un disque aussi bon que ses prédécesseurs et que je dois acheter en import, notre terre d'exception culturelle ne la distribuant plus depuis 2005.

Peu connue ici, il serait pourtant inconscient de passer à côté d'une artiste qui délivre une Pop-Rock teintée de Folk sous forte influence 70's (early Elton, Cars), introspective pour les nostalgiques de Carole King sans les pulls en chanvre indien et dont un tiers du répertoire décalque "Lay Lady lay" avec une voix évoquant Chrissie Hynde .

Née en 1960 à Richmond, Virginie (une quasi-cougar au regard de mon encore jeune âge) Aimee Mann s'est d'abord faite connaître au sein de Til Tuesday, oubliable combo aux tics bien de son époque (82-85), coiffures en pétards et terrain synthétique, avant d'entamer une carrière solo aux débuts un peu scolaires pour aboutir en 1999 à un beau succès critique en signant la B.O du magnifique "Magnolia" de Paul-Thomas Anderson.

Toutefois le vrai succès tardera à advenir, elle l'attend encore et les albums qui suivront "Bachelor n°2", "Lost in space", "The forgotten arm" ou "Smilers" tous excellents, aux solides compositions doublées de discrets et inventifs arrangements inexplicablement peineront à séduire au-delà d'un cercle d'initiés.

Car c'est sans doute cette discrétion qui l'empêche d'éclater et la laisse abonnée aux salles moyennes aux States et au ventre mou du Billboard : Aimee mann n'a que ses chansons à offrir.

"Charmer" ne déroge pas à la règle et est construit presqu'à l'identique de ses aînés à savoir une belle collection de Pop songs mid-tempo à la classique instrumentation (elle s'accompagne indifféremment à la basse et Gibson folk) soulignée depuis peu par des claviers vintage.
Si au départ l'impression est mitigée, les écoutes renouvelées installent durablement ses mélodies dans votre tête bien faite pour ne plus vous quitter .

Demain, sacré p'tit veinard je file à la capitale la voir sur scène au Bataclan pour une unique date française .
Une artiste rare je vous dis!


Mon épouse évidemment me chaperonne pour cet inhabituel speed dating, mais je suis presque certain que Isa aussi continue à rencontrer secrètement Keith......et son Honky Tong Man le sait .

En piste et exceptionnellement en 33 tours , je suis dans un bon jour :


Aimee Mann : "Disappeared"


Aimee Mann : "Gamma ray"


Aimee Mann : "Gumby"

Un petit live pour la route ?

On est au moins deux sur le fofo à l'apprécier.

Les coming-out ne devraient pas tarder.


PS:fais plus clair et direct la prochaine fois,j'ai pas tout lu !

Alors, le résumé : je trompe ma femme depuis des années avec une droguée qui fait la manche en gratouillant sa folk, je lui ai dit que j'avais une amie malade et elle est d'accord pour aller lui rendre une petite visite au centre de cure du Bataclan.

Merci pour le vinyle orange. C'est moi ou il y a du Dido dans sa voix ? Je dis ça parce que j'ai dû subir un cd de la susdite en bagnole il y a qq années.

Bon, comme ça, c'est pas mal mais dis-nous pourquoi tu t'es entiché à ce point. Ce serait pas la photo finale qui esssspliquerait le plus l'idylle ?

P.S. ajouté au sommaire (je sais pas à quoi sert l'admin')

A L'ATTENTION de l'Anat' : prosaiquement un disque c'est une galette de cire ou de plastoc' avec au choix, une ou deux faces, rarement au-delà, objectivement tout se tient .
Mais intimement on sait bien que toute vérité est relative et qu'à nos âges déjà canoniques pour cette musique, un disque ne se résume pas à seulement çà : j'en ai causé il y a peu, le sentiment est ce qui nous anime et plus ça va plus ce sentiment domine tout pour le meilleur et le plaisir de la digression dans une époque qui vise l'efficacité pure tangeantant le vide.
Le résumé était juste un excercice de concision scolaire, dans la vie ça ne marche pas comme çà, les pleins et déliés sont essentiels pour masquer les vides de nos vie banales.

A L'ATTENTION DE big' : La comparaison, une fois de plus n'est pas raison, et tu dois amalgamer Aimee Mann et Emi Nem ( "Stan" ) où chante Dido.
Comment ça m'est tombé dessus, i don't even know, et d'ailleurs tant mieux car après avoir exploré de long en large la galerie des glaces de cette musique, tomber à 40 berges sur quelqu'un du talent d'Aimee Mann relève quasiment du miracle, et le miracle chez les culs-bénits Bretons, on est preneurs voire prosélytes....

On peut se demander, par la même occasion, à quoi servent les modos aussi...

J'ai bien aimé le résumé de Big parce que l'amour platonique de Nowhere pour sa belle m'a déjà saoûlé en IRL.

Je reconnais qu'elle m'avait enchanté au détour de la BOF de Magnolia. Cette fille a tout d'une sorcière.
Nowhere va te faire désenpapaouter.
Conseil d'ami pour un Aimee-addict.

j'ai tout lu, bien sûr, et il est clair pour moi que la substantificque moelle de cette chronique réside dans ta prose, Man, parce que pour ce qui est d'aimer Aimee, Man, j'ai déjà essayé... et la sincérité qui sied à notre camaraderie m'oblige à dire que je trouve cet os-là un peu creux

mais je ne suis pas chien, et je veux bien mettre cette surdité relative sur le compte de ma sinusite chronique... la même qui ramollit ma truffe et me fait éternuer avec beaucoup d'à-propos sur les pires riffs du Kiff


et viva la modernité

Alors ce concert ? Il paraît que tu l'as prise en grippe ta bien Aimée.

Jamais plus nous n'aurons le plaisir de lire les chroniques inspirées, comico-lyriques de Nowhere.
Je l'ai eu une dernière fois au téléphone aujourd'hui et c'est avec tristesse que je vous annonce la déplorable perte de sa vivacité d'esprit, de son sens tonique de la répartie.
Aucun espoir n'est permis, englué comme il est dans sa morve.
Un sale virus inoculé par la maléfique Aimée a fait de notre ex-collègue un son of the witch.



Comme il aurait aimé un hommage en toute légèreté, j'avais pensé à un simple "Aimée Mann, mon cul !!!!".
Amen.

Arf, RIP. Un membre en moins et pas le moindre

C'est con,fallait le vacciner !

Ca marche bien .

Le cuir breton fait péter les aiguilles. Même Bachelot avait renoncé à approvisionner l'Armorique. Chasse au gaspi, elle avait dit.

Nowhere Man a écrit:

A L'ATTENTION de l'Anat' : prosaiquement un disque c'est une galette de cire ou de plastoc' avec au choix, une ou deux faces, rarement au-delà, objectivement tout se tient .
Mais intimement on sait bien que toute vérité est relative et qu'à nos âges déjà canoniques pour cette musique, un disque ne se résume pas à seulement çà : j'en ai causé il y a peu, le sentiment est ce qui nous anime et plus ça va plus ce sentiment domine tout pour le meilleur et le plaisir de la digression dans une époque qui vise l'efficacité pure tangeantant le vide.
Le résumé était juste un excercice de concision scolaire, dans la vie ça ne marche pas comme çà, les pleins et déliés sont essentiels pour masquer les vides de nos vie banales.

A L'ATTENTION DE big' : La comparaison, une fois de plus n'est pas raison, et tu dois amalgamer Aimee Mann et Emi Nem ( "Stan" ) où chante Dido.
Comment ça m'est tombé dessus, i don't even know, et d'ailleurs tant mieux car après avoir exploré de long en large la galerie des glaces de cette musique, tomber à 40 berges sur quelqu'un du talent d'Aimee Mann relève quasiment du miracle, et le miracle chez les culs-bénits Bretons, on est preneurs voire prosélytes....

et non seulement j'ai tout lu et relu mais même tout écouté, tout regardé... et moi aussi je veux bien me laisser faire par cette grande bringue semi-légère

thanx Nowhere

Nowhere Man a écrit:

tu dois amalgamer Aimee Mann et Emi Nem ( "Stan" ) où chante Dido.

Non non, je parlais bien d'un disque de Dido (No angel), favori de ma fillotte à une époque. Pas d'Eminem à la maison.

C'était hier dans l'après-midi, avant que ne vienne frapper à la porte un prêtre vêtu de l'habit sacerdotal et sans dout mandaté par le coroner Anat', venu s'enquérir de ma petite santé et me proposant sans bourse délier une rapide extrême onction.....

J'étais donc disais-je en conversation téléphonique avec PerYoun à propos de carte Sym (que je n'ai pas en rab', sorry) et surtout, monomaniaque, d'Aimee Mann et je lui tins à peu près ce language :
Je reconnais qu'elle est du genre effacée, qu'à chaque nouveau disque impatiemment glissé dans le tiroir ma réaction première est loin d'être enthousiaste, tout semble sonner banal entendu cent fois ailleurs il y a longtemps et pourtant.....

Une, puis deux et mille écoutes plus tard j'ai une fois de plus un genou à terre et je m'incline pour ce qui tient tout bonnement du Talent.
Aimee Mann avance depuis "Bachelor n°2" sur une corde raide limite glissante . Un pas en arrière et on l'assimile à Suzanne Vega, sympa mais un peu stricte, deux pas précipités vers l'avant et on la confond avec Tori Amos, branchouille et borderline sans compter le risque de chute dans l'eau tiède trop chlorée où barbotent les fades mais vendeuses Dido et Norah Jones.

S'il fallait lui trouver une soeur de lait, en plus des Carole voire Joni et Chrissie sus-citées, je m' hasarderais à la comparer à l'oubliée Liz Phair d"Exile in Guysville" en moins littérale escaladeuse de braguettes (quoique...).

Ses modèles sont plus du côté des mecs de la Pop introspective 70's ( Elton, Jackson Browne, James Taylor ?) mélangée à un esprit Power-Pop ( Les Cars et The Beat rencontrent Fleetwood Mac).

A Lilic qui trouve la dame et sa musique un peu creuse il peut toujours se procurer le dernier Carla sorti lundi et fortement couvert par les médias tv et radio flagorneurs . En voilà de l'insipide, du vide tendant à l'abstraction motivé par rien si ce n'est de faire son artiste comme Marie-Antoinette jouait à la fermière.

Arrête l'aspirine ! C'est dans la fièvre que tu donnes ton meilleur