Messages : 19362 Date d'inscription : 19/03/2010 Age : 61 Localisation : Dans le Cotentin
Sujet: Daniel Johnston Mer 19 Déc 2012, 15:28
C'est l'histoire d'un garçon maniaco-dépresssif,serveur chez McDonalds et qui passe son temps à chanter ses propres chansons.
Petit,il attendait d'être derrière la tondeuse pour chanter afin qu'on ne l'entende pas.
Et plus tard avec l'aide de son grand frère,il commence à enregistrer ses chansons sur son magnéto K7.
La voix est sur-aigue,il n'est pas mauvais au piano et les paroles de ses chansons ont la poésie des histoires simples et authentiques de son quotidien.
Some Things Last A Long Time
casper the friendly ghost
Quand il ne chante pas,il dessine avec un trait enfantin des petits mickeys dans des carnets.
Il colle ses dessins sur ses cassettes qu'il distribue autour de lui.
Il ne rêve que d'une chose au départ,séduire une jolie fille,Laurie et puis passer sur MTV.
Tout le monde le connait dans son coin du Texas et tout le monde sait que sa maladie n'est jamais bien loin.
Et quand une équipe de MTV passe par chez lui pour un reportage,il est là et s'agite bien fort devant les caméras pour se faire remarquer.
La qualité des enregistrements est à l'image de son studio,le garage de son frère ainé et quant à l'ingé-son,il s'en passait très bien.
Les admirateurs vont se bousculer rapidement et des reprises vont être enregistrées ( Yo La tango,David Byrne,Sonic Youth...).
Les années 80-90 arrivent et le succès lui monte à la tête avec tous les excès habituels dans ce genre de situation.
Sa santé mentale se détériore encore et il est sujet à de fréquentes crises de délire avec violence sur son entourage.
Retour à l'hopital psy en 87 avec une flopée de traitement divers qui feront qu'il ne sera plus jamais le même.
Il est méconnaissable physiquement.
Il poursuit ses enregistrements et se met à la guitare avec la même spontanéité que dans son chant.
True love will find you in the end
Ca sort comme ça sort !
Mais il continue à être enscencé par beaucoup de collègues artistes.
Lorsqu’il a commencé à enregistrer ses chansons au début des années 80, Daniel Johnston leur a tout de suite accolé des dessins réalisés avec la même urgence. Ces crayonnés accompagnaient les premières cassettes audio qu’il offrait à qui voulait. Depuis, le monde a découvert la musique de cet artiste américain hors champ, âgé de 51 ans, maniaco-dépressif vrillé au LSD et condamné à vivre dans son adolescence. Sa discographie est aujourd’hui appréciée pour son talent brut et touchant, mais son œuvre graphique a longtemps paru secondaire. Névroses. Ces dernières années, quelques galeries américaines et européennes ont toutefois commencé à y voir autre chose que des délires d’enfant inquiétant. Depuis le début du mois, c’est le Lieu unique, à Nantes, qui accueille Welcome to My World, la plus importante exposition consacrée aux dessins et peintures de Daniel Johnston à ce jour. «Ça m’étonne de voir que des gens essaient d’interpréter mes dessins, s’amusait ce dernier au lendemain du vernissage, la clope au bec et une éternelle canette de soda à la main. La plupart du temps je ne réfléchis pas, je ne fais que dessiner.» C’est justement de ce rapport distant à ses créations que sont partis les organisateurs de l’exposition. «Daniel a une façon très personnelle de réinterprêter la culture populaire qui l’entoure, explique Patrick Gyger, directeur du Lieu unique. Le but de l’exposition est de présenter cette œuvre dans son évolution et sa globalité, pas de la mettre dans une case du genre outsider art ou, pire, de l’interpréter à travers ses problèmes psychiatriques.» Le visiteur découvrira donc une centaine de dessins qui donnent les premières pistes permettant de saisir avant toute chose pourquoi Daniel Johnston dessine - et pourquoi il compose, puisque sa musique se nourrit des mêmes névroses. Il faut pour cela se concentrer sur son bestiaire (lire ci-dessus), une galerie de personnages récurrents partagés en deux camps : le bien et le mal. Une opposition héritée de l’éducation biblique qu’a reçue le chanteur. On se bat beaucoup dans ses dessins, où il apparaît principalement sous les traits de Joe, le boxeur au crâne ouvert laissant échapper ses pensées. Ce dernier est condamné à affronter sur des pages et des pages un diable rouge qui personnifie la maladie qui handicape Daniel Johnston. Plus loin dans l’expo, quelques grands formats aux couleurs criardes montrent la passion qu’a le dessinateur pour les comics américains, et particulièrement pour les créatures imaginées par Jack Kirby pour les studios Marvel ou DC : Captain America et Hulk en tête. Deux autoportraits réalisés à trente ans d’écart disent aussi beaucoup sur l’évolution de Daniel Johnston depuis ses débuts d’artiste. Le premier, The Pianist, date du début des années 80 et montre Joe le boxeur jouant du piano avec un rictus peiné. Dans le plus récent, qui fait partie d’une série de dessins commandés pour l’exposition nantaise, Daniel Johnston se met en scène sous son propre visage - chose rare chez lui -, guitare à la main et s’exclamant : «I’m not bad, i’m sad» («Je ne suis pas mauvais, je suis triste»). «Daniel va bien aujourd’hui, les médicaments qu’on lui prescrit sont enfin adaptés et il prend du plaisir à créer, estime son frère Dick, qui a hérité du rôle coriace de chaperon. Quand je regarde ses dessins réunis sur les murs, je trouve les anciens bien plus saisissants et plus durs.» A cette époque, dans les années 80, le trait de Daniel Johnston est une explosion permanente de douleur ; jusqu’à sa sortie de piste mêlant drogue, dépression et crise mystique au début des années 90. «Bascule». Depuis, il vit auprès de sa famille, qui gère ses revenus et organise tournées et expositions. «Au début des années 2000, les Johnston ont commencé à archiver correctement tous les dessins que Daniel a conservés, mais aussi tout ce qui le concerne. On s’aperçoit aujourd’hui que cette famille a très tôt documenté les pulsions créatrices de son enfant, en gardant ses dessins, mais aussi en le filmant en permanence. Les parents de Daniel ont senti très tôt que leur gamin était spécial», raconte Laurent Zorzin, codirecteur de la galerie francilienne Arts Factory, qui a fourni une large partie des dessins exposés au Lieu unique. Comme lui, d’autres collectionneurs ont ces dernières années profité du travail de rationalisation d’une œuvre pléthorique qui continue de se construire. En 2006, les dessins de Daniel Johnston ont pour la première fois quitté la sphère des amateurs de musique pour s’afficher pendant la biennale du Whitney Museum de New York. «Ça a été le point de bascule, détaille Laurent Zorzin. Depuis, il y a un intérêt de plus en plus prononcé de la part des fans, mais aussi des acheteurs. La valeur des dessins est encore modeste, mais elle monte : une œuvre récente va se vendre entre 400 et 800 euros, tandis qu’un dessin des années 80 se négocie pour 1 500 euros et les rares grandes gouaches jusqu’à 5 000.» Cet argent part dans un fonds destiné à payer les lourds frais de santé de l’artiste et à assurer son avenir, quoi qu’il arrive. Pour l’instant, Daniel Johnston noircit des pages tous les jours en buvant du soda, coincé dans son exutoire crayonné où Joe le boxeur continue de se battre avec tout son courage.
Son histoire d'amour impossible avec Laurie sur qui il a fantasmé des années,a fait l'objet d'un documentaire (Je suis preneur,si vous me trouvez le DVD !).
Deep
Messages : 845 Date d'inscription : 20/03/2010 Age : 72 Localisation : Bolbec - 76
Sujet: Re: Daniel Johnston Mer 19 Déc 2012, 15:39
Vraiment... étrange. Bizarre et touchant.
yardbird En mod' Brenneke
Messages : 11533 Date d'inscription : 19/03/2010 Age : 56 Localisation : Nowhere land
Sujet: Re: Daniel Johnston Jeu 20 Déc 2012, 09:02
Ouais, il m'a toujours beaucoup touché Daniel Johnston.
J'avais fait connaissance avec le personnage avec la très belle reprise de Speeding Motorcycle de Yo La Tengo
L'Anat' Grand Sachem
Messages : 19362 Date d'inscription : 19/03/2010 Age : 61 Localisation : Dans le Cotentin
Sujet: Re: Daniel Johnston Jeu 20 Déc 2012, 19:32
Slint lui rend hommage,parait-il,dans ce titre,Good Morning Captain.
yardbird En mod' Brenneke
Messages : 11533 Date d'inscription : 19/03/2010 Age : 56 Localisation : Nowhere land
Sujet: Re: Daniel Johnston Jeu 20 Déc 2012, 19:51
La vache, tu me l'apprends L'anat'
Album sublime, Spiderland
big' Bras Gauche
Messages : 18670 Date d'inscription : 18/03/2010 Age : 61 Localisation : South Cambrousse
Sujet: Re: Daniel Johnston Sam 22 Déc 2012, 08:51
Le gars est émouvant mais la photo au sweater taché est peut-être eud' trop
L'Anat' Grand Sachem
Messages : 19362 Date d'inscription : 19/03/2010 Age : 61 Localisation : Dans le Cotentin
Sujet: Re: Daniel Johnston Dim 23 Déc 2012, 21:33
Je la trouvais justement assez représentative !
big' Bras Gauche
Messages : 18670 Date d'inscription : 18/03/2010 Age : 61 Localisation : South Cambrousse
Sujet: Re: Daniel Johnston Sam 29 Déc 2012, 17:50
De sa déchéance, c'est sûr
L'Anat' Grand Sachem
Messages : 19362 Date d'inscription : 19/03/2010 Age : 61 Localisation : Dans le Cotentin
Sujet: Re: Daniel Johnston Sam 29 Déc 2012, 19:09
La déchéance mentale est excusable.
Moins la déchéance physique.
yardbird En mod' Brenneke
Messages : 11533 Date d'inscription : 19/03/2010 Age : 56 Localisation : Nowhere land
Sujet: Re: Daniel Johnston Sam 29 Déc 2012, 20:37
Ouais...
Je me demandais si on pouvait parler de musique naïve avec Daniel Johnston tel le Douanier Rousseau en peinture?
Francois
Messages : 2616 Date d'inscription : 20/03/2010 Age : 38 Localisation : Nantes
Sujet: Re: Daniel Johnston Dim 30 Déc 2012, 10:28
L'anat j'ai le reportage sur une clé USB, c'est pas un DVD certes.
J'adore Daniel, sa liberté d'agir, ses délires, sa naïveté, ses histoires d'amours fantasmées, sa famille, sa trajectoire qu'il a su tracer de sa propre volonté, sans oublier son talent de dessinateur (énormément de comics à son actif), sa passion pour casper, les super héros, et les films d'animations à la terry gilliam.
Daniel est un grand.
big' Bras Gauche
Messages : 18670 Date d'inscription : 18/03/2010 Age : 61 Localisation : South Cambrousse
Sujet: Re: Daniel Johnston Lun 06 Mai 2013, 07:56
France Inter nous copie, c'est sûr. La remplaçante de D. Varrod en a causé ce matin du gars Johnston.
L'Anat' Grand Sachem
Messages : 19362 Date d'inscription : 19/03/2010 Age : 61 Localisation : Dans le Cotentin
Sujet: Re: Daniel Johnston Lun 06 Mai 2013, 18:40
J'ai vu entendu ça !
Oui, Daniel Johnston appartient à cette légende maudite du rock, celle qui depuis Robert Johnson veut qu’il faille nécessairement payer son tribut au diable lorsque l’on se frotte de trop près au génie. De Kurt Cobain, à Brian Jones, Jimi Hendrix, Jim Morrisson ou Syd Barret avec lequel il a en commun de n’être pas mort à 27 ans, il en a 61, et d’avoir passé quasiment toute sa vie entre hôpitaux psychiatriques et camisole chimique.
Parce qu’elle est très belle et qu’elle dit bien le type qu’il était à 20ans, je me permets un petit retour en arrière: Lousy Weekend.
Extrait de Lousy Week end
Daniel Johnston, Lousy Weekend…week end pourri
La chanson est accompagnée d’un petit film d’animation réalisé au crayon. Daniel Johnston dessine depuis toujours, un trait à la fois très sûr et très enfantin. Lorsqu’il a commencé à chanter, il distribuait ses musiques sur des cassettes enregistrées accompagnées de dessins.
L’album qui vient sortir est en réalité la bande son d’un comics qu’il a publié l’an dernier. Space Ducks. Les canards de l’espace. En voici le thème.
Extrait de Space Ducks
Space Ducks de Daniel Johnston qui est en réalité un album collectif
Oui parce Daniel Johnston est un artiste culte pour toute une génération de musiciens à commencer par feu le chanteur de Nirvana Kurt Cobain. Son génie d’écriture et son histoire aussi n’y sont pas pour rien. Depuis le jour où il fait se crasher le petit avion dans lequel son père le ramenait d’un concert, il est diagnostiqué schizophrène. Lui dit qu’il lutte contre Satan.
Le problème c’est que le diable était aussi dans les maisons de disques ce qui n’aide nécessairement à atteindre le firmament en terme de notoriété. Pourtant en 1995, Larry Clark lui prend 2 chansons pour son film Kids plus récemment Tom Waits, Beck, Eels, les Flaming Lips ont chanté ses textes. Et sur ce dernier disque Daniel Johnston a convié de jeunes artistes, parmi lesquels le britannique Jake Bugg. Une sorte de de Bob Dylan de 19 ans.
Man on the moon
La version infiniment plus poétique, Johnston la raconte dans le très beau documentaire que lui a consacré Jeff Feuerzeig : « The Devil and Daniel Johnston ». Il est tombé fou amoureux d’une fille lorsqu’il avait 17 ans mais elle l’a quitté pour un croquemort. Avec ses chansons et ses dessins, Daniel Johnston continue, inconsolable, d’essorer cette peine immense.
Mountain
Il lui dit qu’il l’aime encore et voilà comment d’un besoin de consolation impossible à rassasier survit Daniel Johnston et sa poésie si singulière..