Court And Spark - Joni Mitchell (1973)

Court And Spark de Joni Mitchell.

C&S pour les pros.

On est en 1973,la Californie,Los Angeles,les songwriters,leurs amours,leur vie,la drogue,tout ça...!

C'est déjà son sixième album et il sortira dèbut 1974.

Joni Mitchell a la trentaine et vient de sortir deux beaux albums,Blue et For The Roses et elle commence à interresser les producteurs,quitte à abandonner sa marque de fabrique des premiers albums et de se lacher un peu en étoffant sa musique.

Et d'augmenter les ventes,en passant..

Les meilleurs musiciens californiens de l'époque se réunissent aux studios A&M à Los Angeles.

Pas forcément ceux qui font du rock,ni même du folk curieusement,mais plutôt ceux du jazz-rock naissant voir tout simplement du jazz.

Joni Mitchell était exigente,elle alla rechercher Tom Scott,qui avait travailler avec elle sur son album précédent.

Tom Scott était à la tête d'un groupe de jazz-rock,LA Express,dans lequel on trouvait Joe Sample aux claviers et l'immense Larry Carlton à la guitare (qui sera remplacé au sein du groupe lors de sa reformation par Robben Ford).

Même chose pour la basse avec des pointures,comme Max bennet (du LA Express) ou Wilton Felder (The Crusaders) et Jim Hughart (Ella).

Pour terminer avec la section,rythmique,c'est John Guerin qui assure aux tambours (il a travaillé avec Zappa) et Milt Holland aux percus (un des plus grands batteurs du monde,dixit Dylan)

On passe sur les multiples invités à droite ,à gauche pour remarquer quand même le duo,David Crosby et Graham Nash aux choeurs.

Petite note technique,la pochette est signée par Joni Mitchell,qui n'avait pas oublié qu'elle dessinait avant de chanter !




11 titres qui mine de rien s'enchainent les uns aux autres dans une drôle de confession de la chanteuse.

Rien ne vaut l'amour et la présence d'un être cher quand on galère dans sa vie ,seule le soir dans son lit.

Les paroles sont simples,claires et pleines de poésie curieusement.

Dylan a dit de cet album qu'il s'était endormi en l'écoutant.

Compliment ou jalousie,à vous de voir.



Court And Spark ouvre l'album,avec d'emblée une surprise,la voix de Joni plus grave ,plus mature et s'éloigne d'emblée de la production d'époque de ses collègues féminines.

Le piano est bien présent et le texte pose d'emblée le ton de l'album.





Suit Help Me,un des succès de l'album,curieusement boudé par son public habituel qui n 'y voyait qu'un hit de pop music.

C'est fin,très fin,ça s'écoute sans fin.

Tom scott et sa flute ,Guérin et sa batterie.






On arrive à Free Man In Paris,écrit en pensant à David Geffen,co-locataire et producteur de Joni Mitchell.

L'anecdote bien connue est celle du guitariste Jose Feliciano,venu donner un coup de main à Larry Carlton en attendant que son client émerge de son coma ethylique,souvenir de sa soirée de la veille (John Lennon).

L'histoire d'un américain,sauce west-coast en séjour à la capitale.

Crosby et Nash en couverture.





4ème titre avec People's Parties.

On est en 73 et la douze cordes fait partie de l'arsenal des instruments à cette époque.

Visiblement,Joni n'est pas toujours fière de ses soirées et tout le monde en prend pour son grade dans cette chanson.





On termine avec Same Situation.

La voix retrouve les intonations aigues des albums précédents.

On est bien,lilic remonte un peu la peau de tigre sur son amoureuse et va remettre une buche dans la cheminée en se grattant les fesses.





A ce stade,j'en connais qui n'avait pas envie de se lever pour aller tourner le disque et c'est une erreur,le face B est tout aussi bonne.


Ca redémarre fort avec Car On A Hill.

Le sax de Tom Scott,les choeurs féminins et cette jeune fille qui attend.





On continue la face B avec Down To You,avec sa partie orchestrale complexe et sa petite touche de clavinet.

La chanson la plus longue de l'album ,5'38".







Vient ensuite,Just Like This Train.

Du pur Joni Mitchell 100% d'origine avec ses petites notes aigues de ci de là.

J'ai envie de ressortir mes pantalons pattes d'eph'.








Raised On Robbery,version live de 74 à défaut d'avoir trouvé la version de l'album.

On accélère le rythme d'un coup,avant le titre suivant .






Trouble Child et ses 4 minutes.

C'est Max Bennet qui prend la basse sur ce titre.

Trompettes et sourdines.





Et ca se termine avec le dernier titre (étonnant,non ? ), Twisted.

Curieuse et innatendue reprise d'un titre d' Annie Ross et Wardell Gray

Bien d'autre ont repris ce titre,Bette Midler en autre.

On peut entendre brièvement Cheech et Chong (anecdote utile pour les soirées chez l'ambassadeur )

Cheech and Chong

Ca swingue et on se demande de quoi sera fait son prochain album.

A moins que ce ne soit qu'un clin d'oeil





Voilà,les amis.

Certainement pas son meilleur album.

Certainement le plus facile à écouter pour les paresseux du tympan comme moi ,d'où ma chronique.

A écouter d'office sur une bonne platine vinyl avec un verre à la main.

Ouh pinaise, tu t'es dopé à quoi ?

Très bon alboume, poinbar, même si c'est pas mon préféré.

Et Dylan peut bien dire ce qu'il veut.

ça tombe bien, je cherchais par où commencer Joni Mitchell, merci pour la review !

big' a écrit:

Ouh pinaise, tu t'es dopé à quoi ?

Calva Powa' !



Jé,fonce ,c'est de la bonne !

Superbe JL. C'est très intéressant, avec des illustrations qui collent bien sur la vie dissolue du mangeur de pruneau. L'image de la buche tombe juste, elle en frémit encore la Géraldine, tremblante et moite de sueur. Joni Mitchell, bande son du rut.

Merci O'live !




Y'a un bouquin de Sean Nelson,sur cet album.

http://www.thestranger.com/seattle/Content?oid=152244

Merci JL, je ne connaissais pas cet album de la dame blonde.
et superbe revue comme d'hab !

Je me savoure les extraits en bossant

Idem. J'ai découvert l'album et çà vaut le détour... Merci JL.

"Court & Spark" est mon album préféré de la canadienne au sourire type "grand prix de l'arc de triomphe",pas un titre faible ou pire ,anodin,des musicos qui ne se la petent pas encore trop (l'explosion successful du jazz rock s'en chargera...)
Ce disque arrive a point nommé,rompant avec sa période folk crin crin ,dulcimer,la vie à Laurel Canyon elle est pas toujours cool,et son chant euh comment dire..crispant (pardon pour "Blue").
A noter la belle version de" free man in paris" le live "Shadows & Lights".

Nowhere Man a écrit:

des musicos qui ne se la petent pas encore trop (l'explosion successful du jazz rock s'en chargera...)

...

A noter la belle version de" free man in paris" le live "Shadows & Lights".

Je ne sais pas si c'est encore de la provoc', si c'est une tournure d'esprit habituelle ou si c'est un dégoût profond du jazz-rock mais c'est un peu dur de lire que Metheny/Pastorius/Don Alias and Co (dont Wayne Shorter et Herbie Hancock qui ont quand même été dans le modeste second quintet de Miles Davis, 'scusez du peu) se résument à des musicos qui se la pètent.

Surtout qu'à mon goût, la trilogie Hejira/Mingus/Don Juan's Reckless Daughter est ce que Joni Mitchell a fait de plus original et de plus marquant.

P.S. Shadows & Light, c'était la tournée avec ces jazzeux péteurs, justement (Pat Metheny, Jaco Pastorius, Don Alias, Lyle Mays et Michael Brecker).

je n'ai pas de" degout profond du jazz rock" meme si cette musique a réussi l'étonnant tour de force de vendre des camions de disques à la fois aux fans de rock et de jazz (jusque là assez dissemblables)
Pour en revenir à "Court & Spark", cet album était le juste équilibre entre une artiste rompant avec son style d'avant ,entourée d'une bande de musicos aux petits oignons et ou surtout personne ne tire la couverture ,les uns étant au service de l'autre. La meme année,et avec un line up assez similaire Steely Dan sort ce qui pour moi reste leur chef d'oeuvre absolu( n'en déplaise aux adorateurs d'"Aja") Pretzel logic. C'est ensuite, je pense, que les choses vont se compliquer: des disques trop produits, désincarnés,de la musique de musiciens pour les musiciens, mais déjà les Ramones me faisaient de l'oeil....

ps: Romantic Warrior de Return to forever était pas mal.