Hommage à Don Van Vliet, alias Captain Beefheart

Allez, up !

Avec un docu' de John Peel sur le Capitaine Van Vliet :


The Artist Formerly Known as Captain Beefheart - John Peel


P.S. Sujet ajouté au sommaire, on avait oublié !

Je suis en train de relire ce petit bouquin acheté l'année dernière (je croyais en avoir parlé ici mais non) :


Captain Beefheart and his magic band(s) de Benoit Delaune

Si ce qu'il écrit est vrai, Don Vliet était un vrai malade mental doublé d'un type dangereux en plus d'être un farfelu et un mythomane. Un peu gourou aussi et créant avec ses zicos une sorte de secte dont il était le tyran. Copain avec Charles Manson, pour situer.

Mensonges sur sa bio, sur ses origines et sur ses capacités de (non) musicien et de poète, mauvais traitements infligés à ses musiciens, c'est incroyable qu'il ait pu faire "carrière" et sortir autant de disques. Les bons zicos virés, des débutants pour les remplacer, des mois de répétition en vase clos et en affamant et humiliant les musiciens (tous plus jeunes que lui), des décisions complètement dingues (recruter quelqu'un pour soigner les arbres qui subissent les vibrations des amplis alors que les musiciens n'ont qu'un bol de soja à manger par jour, engloutir l'avance de la maison de disques dans le costume qu'on voit en couv' de Spotlight Kid ...).

Une capacité à tout faire capoter quand ça pourrait marcher (suicidaire le Don ?) et à faire tout en dépit du bon sens : neuf mois de répétitions non stop pour Trout Mask et le double album est enregistré à la va-vite en six heures, Vliet enregistrant sa voix par-dessus la bande instrumentale mais en ne l'entendant quasiment pas (pas de retour, juste les fuites à travers la vitre de la cabine ingé son), affirmant qu'elle va lui parvenir par télépathie.

Les textes ? A part le langage inventé et peu déchiffrable, au moins une partie semble être due au hasard : des bouts sur des papiers tirés au hasard et réassemblés par un des musiciens (le fidèle John French).

Bref, ce bouquin vaut le coup pour avoir une autre vision de ce type qui semble avoir surtout été un farfelu et un tortionnaire, persuadé de son talent et de son génie et pensant qu'il vendrait plus de disques que les Beatles et les Stones. Mais qui n'a rien fait pour : disques bâclés, pas de tournées de promotion, concerts calamiteux, etc.

Pas très reluisant au final (même s'il était doué pour utiliser les compétences des autres). Restent les disques. Et sa voix.

Le bon côté (symbiotique), c'est qu'il a permis à son groupe de donner le meilleur. Sans lui, ses meilleurs zicos n'ont pas fait grand chose (Mallard) et sans eux, il a fait de la daube. En tout cas, c'est ce qui est dit dans le bouquin (je ne connais pas assez la discographie des uns et des autres).

Belle collection big' que les "mots et le reste" comme "Rivages rouges".

Je connais très mal le Captain, hormis son image de chapelier fou, ses albums durs d'accès (Trout Mask) ou plus aisés (Safe Milk) et piçétou .

C'est sans doute vrai qu'il devait être un génie doublé d'un tyran illuminé (et vice-et-versa) mais les 60's bonnes filles pas encore rompues au marketing faisaient de la place à tout le monde.

Qui aujourd'hui en plein marasme calibré serait assez fou pour signer des zozos pareils, Beefheart, Zappa, Buckley voire le Bowie ou le Bolan de Tyrannosaurus Rex ?

à supposer qu'il reste des zozos
les zozos sont-ils le produit de leur époque ou bien sont-ils zozos en dépit de leur époque ? un peu les 2 mon général... mais je vois pas trop de zozos actuellement... remarquez, c'est ptêtre justement parce qu'il sont pas signés

bon bref
très jolie couverture ce bouquin, et si c'est plein d'anecdotes vraies et fausses, alors ça devrait me plaire

Y a toujours plus ou moins de la place pour les zozos. Vic Chestnutt, les Flaming Lips, c'en est pas, dans leur genre ?

Le bouquin, oui, il pourrait te plaire. Y a aussi un souffre-douleur dans l'histoire, rôle tenu par Doug Moon. Dommage qu'il soit si court, moins de 150 pages, c'est vite lu. C'est plus un résumé de lectures qu'un boulot de journaliste. Le gars, qui n'a rencontré personne, cite ses sources, principalement le bouquin de Mike Barns et celui de John French ainsi que le site sur le Captain.

Il a le mérite d'être la seule bio dispo en français, la première (de Guy Cosson, Ed. Parallèles) étant épuisée.

P.S. Dossier Cpt Beef' dans Vapeur Mauve (page 13 sq).



Concert en plein air, à Cannes, je crois :


Electricity

Sympa comme scène, non ?

oui oui.... c'est la pochette du Safe as Milk super collector qu'on avait trouvé avec Lilic la saison dernière

Ah oui, exact (d'ailleurs, la photo a peut-être été prise par le zozo, y en avait décidément beaucoup à cette époque, qu'on voit au début du clip). Pfiou, la belle page illustrée qu'on avait faite cette fois-là.

Isabelle a écrit:

si c'est plein d'anecdotes vraies et fausses, alors ça devrait me plaire

Je connaissais ce qu'a écrit Big sur la tyrannie et la folie du Captain, je me rappelle avoir lu une interview d'un des musiciens -dont j'ai oublié le nom- qui disait qu'il (Captain Beefheart) les empêchait de partir, les gavait d'acide, etc...C'est vrai que le parallèle avec Charles Manson n'est pas loin.

Plus que "pas loin", il se connaissaient et se sont vus, Manson étant allé au moins une fois rendre visite au groupe.

Sinon, quelle voix ...


Upon the my oh my ( Old Grey Whistle Test - 1974)

Tom Waits et Dr John peuvent presque aller se rhabiller.

Et jolie basse, au passage. Une Rick' ?

Tout pareil que vous tous. J'avais lu de drôles de choses sur eul' Captain

Mais bon, ça n'empèche que je vénère Safe As Milk et ses premiers 45 tours sur A&M.

Quant à la basse, je pencherais (Peut être) pour une lawsuit Ibanez... Mais sans aucune certitude.

Ouh là Bigounet, fais gaffe avant de sortir des vidéos du Tragic Band tour, que y'ait pas des fans hardcore qui traînent dans le coin... Ils en ont pendu pour moins que ça

Sinon pour la basse, et après avoir traqué les rares apparitions du bassiste (Paul Uhrig, qui a quand même le privilège rare, et sans doute unique, d'avoir accroché le Don, Earl Scruggs et Dolly Parton à son palmarès...) sur les autres vidéos dispo de la tournée (dont un live à HEC, ça ne s'invente pas), je pense comme Yardie à une Rickenfaker (la corne inférieure, en particulier, m'a l'air pas legit du tout). Quant à dire la marque, c'est une autre histoire... (de ce que j'en sais, les Ibanez de cette époque sont assez bluffantes niveau forme, donc je ne pense pas).

Spoiler:

Chuis pas inquiet Nestorinet. Les fans ultras n'ayant généralement que peu de sens critique, ils devraient adorer