Chronique BD actuelles

Etienne DAVODEAU "Les Ignorants"
Davodeau est un dessinateur tourné vers les hommes; il ne raconte pas qu'une histoire il vous parle d'êtres avec un dessin juste, presque du journalisme avec de l'humanité.
Dans les ignorants il rencontre Richard Leroy viticulteur situé à Rablais sur Layon. Il y produit un vin blanc sec, loin des liquoreux ou mouelleux que l'on trouve dans la région. Richard est un viticulteur qui souhaite valoriser la vin dans son travail. Il a choisi la "production" en bio-dynamique et cherche un vin sans souffre.
Connu du monde de l'oenologie pour ses vins épurés et sans artifice. comme le dit une autre BD un vin c'est "la terre, le ciel, les hommes", j'y retrouve cette définition, tout au moins dans "les ignorants"

Etienne vient découvrir la production vin et propose à Richard de découvrir le milieu BD.
Nul flatterie sur le viticulteur qui est un ancien banquier reconvertir, la BD explique son parcours, mais surtout comment se travaille la vigne pendant un an. Tout y est expliqué, mais nous ne sommes pas là dans un ouvrage technique sur le vin, c'est bel et bien une histoire d'hommes qui y est contée.
Richard apprend à lire de la BD et ses commentaires s'affinent avec le temps, on y sent un viticulteur exigeant et critique, même si Etienne Davodeau ne partage pas toujours son opinion, il ne trahit pas le viticulteur dans soin ouvrage, ni ne l'assassine. La BD et son milieu, ses codes, ses expositions, les rencontres avec les auteurs, tout y est...
Dans ce livre, j'ai plus appris sur le vin et la BD que dans de nombreux ouvrages. J'ai pu lire une amitié naissante, éprouvée dans les vignes et les salons de BD, très souvent autour d'un verre de vin.



je retiens cette BD dans mes Bd de l'année. Elle rentre dans un classement des meilleures BD d'auteurs.
les ouvrages lus et les vins bus sont listés à la fin de la BD.

Oui, j'ai vu de la pub et ça m'avait l'air très intéressant.

Ce qui ne gâche rien, le dessin est superbe.

Etant assez newb' dans la BD, je ne vais rien vous apprendre avec Walking Dead dont j'ai déjà parlé

Walking Dead

Et les 3 tomes du Grand Duc, superbe chronique des années de guerre sur le Front de L'Est

Le Grand Duc

ATAR GULL



Très belle BD sur le commerce triangulaire sur lequel Nantes a construit sa richesse. Atar Gull est le fils d'un roi d'une tribus d'Afrique noire. La BD raconte son périple dans les colonies et son esclavage. Atar Gull se venge de cette situation, et cela nous raconte comment d'esclave il devient à son tour bourreau.
D'un trait peu conventionnel, cette BD nous porte de L'Afrique aux Amériques pour se terminer à Nantes. La violence qui y règne participe à l'ambiance d'un récit passionnant.
Avec un sujet sensible Nury et Brüno nous portent dans une histoire riche, sans concession. le trait nous aide à lire une BD dont le sujet et le scénario ne pourraient permettre un dessin réaliste.
Un seul volume pour un thème qui pourrait en supporter des dizaines, mais le rythme de l'histoire nous emporte dans un dynamisme qui nous fait dévorer ce livre.





la dédicace à laquelle j'étais
Yoann pour Spirou et Brüno pour Atar Gull

Ouais, je l'avais vu aussi. C'est vrai que le dessin est assez spécial mais j'ai bien accroché tout de même.

leflaneurbreton a écrit:

Etienne DAVODEAU "Les Ignorants"
Davodeau est un dessinateur tourné vers les hommes; il ne raconte pas qu'une histoire il vous parle d'êtres avec un dessin juste, presque du journalisme avec de l'humanité.
Dans les ignorants il rencontre Richard Leroy viticulteur situé à Rablais sur Layon. Il y produit un vin blanc sec, loin des liquoreux ou mouelleux que l'on trouve dans la région. Richard est un viticulteur qui souhaite valoriser la vin dans son travail. Il a choisi la "production" en bio-dynamique et cherche un vin sans souffre.
Connu du monde de l'oenologie pour ses vins épurés et sans artifice. comme le dit une autre BD un vin c'est "la terre, le ciel, les hommes", j'y retrouve cette définition, tout au moins dans "les ignorants"

Etienne vient découvrir la production vin et propose à Richard de découvrir le milieu BD.
Nul flatterie sur le viticulteur qui est un ancien banquier reconvertir, la BD explique son parcours, mais surtout comment se travaille la vigne pendant un an. Tout y est expliqué, mais nous ne sommes pas là dans un ouvrage technique sur le vin, c'est bel et bien une histoire d'hommes qui y est contée.
Richard apprend à lire de la BD et ses commentaires s'affinent avec le temps, on y sent un viticulteur exigeant et critique, même si Etienne Davodeau ne partage pas toujours son opinion, il ne trahit pas le viticulteur dans soin ouvrage, ni ne l'assassine. La BD et son milieu, ses codes, ses expositions, les rencontres avec les auteurs, tout y est...
Dans ce livre, j'ai plus appris sur le vin et la BD que dans de nombreux ouvrages. J'ai pu lire une amitié naissante, éprouvée dans les vignes et les salons de BD, très souvent autour d'un verre de vin.



je retiens cette BD dans mes Bd de l'année. Elle rentre dans un classement des meilleures BD d'auteurs.
les ouvrages lus et les vins bus sont listés à la fin de la BD.

Il me tarde de la lire cette-ci ! Etienne Davodeau est une personne très sympa. J'avais fait sa connaissance lors du salon Angers BD, où je participais à l'organisation. chaque année, l'organisation réunit une groupe de vignerons de la région (anjou, layon, aubance....), et demande à des dessinateurs de faire des étiquettes illustrées. Très bonne idée, et grosse ambiance !





Donc, cela ne m'étonne pas que l'angevin Davodeau se soit méché avec un vigneron du terroir.



Pour ma part, je lis ça :


Les Chroniques de Jérusalem
une autobiographie de l'auteur, sur 1 an d'expat à Jérusalem. La vision d'un étranger vivant dans un pays pour le moins atypique. Le récit aide à comprendre la vie actuelle dans Jérusalem, le contexte politique, les enjeus, le temps sous une plume et un crayon du plus bel effet !

La Guerre d'Alan d'Emmanule Guibert .

Magnfique dans la version monovolume grand format qui regroupe les 3 tomes.

L'histoire de ce soldat américain venu faire la guerre et qui raconte ses souvenirs

Guibert a rendu parfaitement ses conversations avec Alan Cope,devenu son ami, dans un dessin à tomber par terre et plein de sobriété.

ce sont des ouvrages que je souhaite acquérir.
j'ai eu l'occasion de les feuilleter, ils sont très beaux et la narration est pour les deux très bonnes.
j'apprécie la sélection de l'association. Les fondateurs y sont pour quelque chose, il faut dire.

en plus de Jerusalem et des ignorants de Davodeau, on m'a conseillé la lecture de :

QUAI D'ORSAY T2 : CHRONIQUES DIPLOMATIQUES CHRISTOPHE BLAIN ET ABEL LANZAC


j'adorais il y quelques années l'intelligence des dessins et de la mise en scène de Blain. Les critiques de ce récit politiques sont très bonnes. Vivement le mois prochain, que je me le procure dans ma librairie préférée.


Sinon, mon cadeau perso de Noel :

Chroniques de la nécropole

avec la chronique express qui va bien copiée de l'Express :

Citation :

Ce roman graphique raconte le malaise égyptien avant le "printemps arabe". Généreux et édifiant.
Pourquoi ?
Parce que ce journal de deux Français expatriés dans la vallée des Rois (Egypte) est aussi juste que généreux et attachant.
Mais encore...
Le roman graphique raconte de l'intérieur comment un village-nécropole est sacrifié sur l'autel du tourisme. Les chroniques, qui s'étalent sur quinze ans, prennent le pouls du malaise égyptien avant le "printemps arabe". Edifiant.

Un régal !

je l'ai lu l'anat et pour pratiquer l'art culinaire j'avoue que ce livre n'est pas à la porter de tous les cuisiniers. Il n'en reste pas moins très intéressant par l'attitude des ^personnages et principalement de l'auteur notamment dans les dégustations.
En tout cas j'y ai appris quelques trucs et cela m'a donné encore envie de manger

la Lionne est une des dernières BD que j'ai lu. Rome au première siècle, on y raconte la rencontre entre un homme qui a son aiguillette nouée et une prostituée (la lionne), la seule qui arrive à lui rendre sa puissance masculine. Celle-ci est très prisée et n'appartient qu'à un seul homme pour l'année. Alors qu'elle est présente dans une orgie, le consul est assassiné et la lionne est accusée.
la BD est pleine de dessins érotiques, mais rien de pornographique ou presque. Ce n'est pas un livre à mettre dans les mains d'un enfant, mais le traitement du sexe en image ne tombe pas dans le scabreux.


Laureline Matiussi signe avec Sol Hess un ouvrage bien rythmé, entraînant et qui se tient du début à la fin. Pas de pudeur mais une histoire pleine de personnages nus. de l'humour, et un peu d'amour. un gros coup de coeur.
ci dessous le scénariste qui chante avec son groupe

Je conseille la lecture du pavé : "le photographe"

L'histoire vraie d'un photographe missionné en reportage par MSF auprès des équipes locales, lors dela 1ere guerre en Afghanistan (contre les russes). Le pavé fait le parti d'un récit autobiographique, mélangeant dessins de bd et photos du reportage.

Absolument génial, ce bouquin vaut le prix affiché.

J'ai cru comprendre qu'il existe d'autres tomes, ça me plait !

leflaneurbreton a écrit:

je l'ai lu l'anat et pour pratiquer l'art culinaire j'avoue que ce livre n'est pas à la porter de tous les cuisiniers. Il n'en reste pas moins très intéressant par l'attitude des ^personnages et principalement de l'auteur notamment dans les dégustations.
En tout cas j'y ai appris quelques trucs et cela m'a donné encore envie de manger

1 pot de miel d'acacia liquide de 150gr

2 gros citrons verts

1 pomme verte

1/4 de litre d'huile d'olive

1 ananas



Mixer le miel avec le jus des deux citrons verts.

Ajouter l'hule d'olive en la versant tout doucement sur le mélange miel-citron comme pour confectionner une mayonnaise.

Couper l'ananas en cube de 2 cm de coté.


Dresser les assiettes avec 4 à 5 cuillères à soupe d'émulsion "miel-citron-huile d'olive" sur laquelle vous formerez une pyramide d'une douzaine de cubes d'ananas.

Recouvrez chaque assiette de 5 à 6 pétales de pomme verte transparents confectionnés à la mandoline au dernier moment.

Servez parsemé d'un voile de romarin frais ciselé au desus de l'assiette

En été ,ajoutez des fraises du jardin et des quartiers de pêche blanche frais.


Vivement l'été !

J'ai lu récemment les chroniques de Jérusalem de Delisle et je suis mitigé.
C'est certes sympa à lire mais sans plus. Je vais, à priori, à contre-courant du jury d'angoulême (composé quand même d'Art Spiegelman).
Ça fait un peu trop accumulations d'anecdotes et ça manque de liant.
Par contre, effectivement c'est un album qui peut plaire à pas mal de monde par son côté ultra-vulgarisateur.

Waterloo 1911, uchronie en 3 tomes.

Dessins très fouillés, une histoire entre Edgar Allan Poe et Sherlock Holmes, ma grosse claque BD!



Pour les plus curieux: Waterloo 1911

Gros coup de coeur du moment même si cela ne vient pas de sortir puisque cette BD a eu le Prix du meilleur album 2008 à Angoulême.


Elle est l'oeuvre de Shaun TAN et s'intitule Là où vont nos pères.




Oeuvre magistrale qui m'a laissé songeur au premier abord.

En la feuilletant distraitement, on découvre du dessin, rien que du dessin, pas une bulle, pas un commentaire, aucun texte "perturbant" les planches. Les coloris se limitant à la teinte sépia donne un aspect austère à première vue.

Puis, après avoir suivi le déroulement de l'histoire, image après image, la séduction opère. La composition des planches est un réel plaisir à découvrir. Le graphisme se révèle être d'une rare puissance évocatrice. La description des paysages urbains sont d'une minutie qui rappelle du Giraud.





L'histoire retrace le parcours d'un père de famille contraint de quitter les siens pour subvenir aux besoins de tous.

Spoiler:

La séparation, l'arrivée dans l'inconnu avec la perte de tous les repères culturels sont décrites par une succession de détails et d'images structurées (comme jamais).

Le tour de force réussi de ce travail est de nous mettre à la place de cet homme et de se voir confronter à ses difficultés.
Sans repère de lieux (même si le port d'arrivée fait grandement penser à NY), ni de temps, nous voilà plongés dans une culture étrangère (ustensiles usagers, animaux domestiques, nourriture, orthographe,...).

En résumé, un hommage émouvant à l'égard de tous les émigrants/immigrants.

Quelques extraits (désolé, je n'ai pas trouvé plus petit):

Le matin du départ.


La séparation.


L'arrivée dans la nouvelle vie.


La nostalgie.

Y'a du boulot,mais j'ai pas accroché .

Perso,c'est à la limite de l'idée que je me fais de la BD.

Faudrait que je m'y replonge.


En passant,le très beau court métrage The Lost Thing,tiré d'un de ses bouquins.

J'y connais que tchi en bd, à part les incontournables, et encore. En j'en lis plus depuis longtemps. Mais j'ai un faible pour ce tordu de Crumb.

Je suis tombé là-dessus il n'y a pas longtemps. J'ai commencé par son interview. Où l'on voit qu'il a une lourde hérédité et qu'il a des frères encore plus flingués que lui.


La crème de Crumb

Une sorte d'anthologie dans un petit volume épais comme j'aime bien. Il y a qq planches en couleur, beaucoup de N/B et des inédits.

Et il n'est pas sans lien avec VS puisque c'est un grand collectionneur de 78T. Et il vit du côté d'Arles, je crois. Ce qui a moins de rapport avec VS, j'en conviens, mais ça me semblait être une information importante.

Ben, moi, JL, c'est l'absence de texte qui m'a séduit car l'exercice est périlleux et Tan s'en sort bien plus qu'honorablement.

Comme quoi ...

Une de mes plus grosses poilades !



Enoooooooooooorme !

Une planche de circonstance; l'évolution vers le plus efficace...





Je m'y retrouve bien.

j'aime bien boulet, il a un coté ce bénabar mais en plus steam punk à certain moment.

Très marrant

Etant de plus en plus branché BD, une de mes dernières découvertes.

J'étais passé à côté lors de la sortie du dyptique mais un coffret réunissant les deux vient de sortir et j'ai craqué, La Mort De Staline.

Scénario de Fabien Nury, auteur de Il était une fois en France, Je suis Légion, etc. Du lourd, du très lourd.

Les deux tomes relatent la lutte de pouvoir pour la succession du Petit Père des peuples...

Sombre, cynique, délètère. Excellent en un mot.

Je viens de découvrir le somptueux travail de l'américain Chris WARE.

Building Stories, sa dernière création réunit plus de dix ans de travaux graphiques (titanesques) dans un conditionnement qui rappelle une boite de jeu de société.



Un fois ouverte, la boite se révèle être une mine d'or; des documents de tous les genres, de tous les formats (plateau de jeu, journal papier, strip,...).

Tous les supports sont prétextes à un bout d'histoire dessinée. La qualité de réalisation est magistrale.

C'est au lecteur de choisir par quel bout commencer et chaque document est une énigme avec ses codes.
Difficile d'expliquer ce que j'ai ressenti mais ce sentiment est de l'ordre du vertige et du plaisir pur.

Un exemple; un pan du plateau de jeu ci-dessous qui raconte les interactions entre les individus et l'abeille de l'immeuble, qui la mèneront à sa perte. Désolé pour la piètre qualité du document inséré.


Si vous avez l'occasion d'avoir en main cet ouvrage, n'hésitez pas, c'est une expérience unique.

'ffectivement,c'est de la belle ouvrage.

Perec doit être fier de sa descendance.

La comparaison avec "La vie mode d'emploi" est inévitable,AMHA.