LEROY BURGESS par Romjé"If James Brown is the godfather of funk then surely Leroy Burgess deserves the same title for his badass disco boogie. I rest my case." ASHLEY BEADLE
Leroy Burgess est sans aucun doute l'un des artistes qui a le plus changé la face de la dance music, tout en étant l'un de ses acteurs les plus méconnus.
Chanteur, clavieriste, compositeur, arrangeur et producteur de quelques-uns des tubes les plus emblèmatiques de la décennie disco-funk (entre 1976 et 1986), il a su imposer un style puissant et unique, identifiable dès les premieres notes, transcendant les foules des dancefloors du monde entier....
Leroy Burgess est né et a grandi a Harlem NY. Il y découvre la musique et sa dimension spirituelle grâce a sa mère qui a été chanteuse d'opéra et surtout grace a Herbie Jones, un proche de la famille qui a travaillé avec Duke Ellington et Billy Strayhorn. Un autre déclencheur de la passion naissante du jeune Leroy pour la chose musicale n'est autre que son oncle Thom Bell, le légendaire arrangeur/compositeur de la scène soul de Philadelphie qui a notamment produit the Delfonics, Billy Paul, the O'jays et Harold Melvin & the Blue Notes.
Fort de cet héritage artistique, Leroy fait ses premières armes dès la fin des années 60 en tant que chanteur dans un groupe de sweet soul se nommant The Mellow Sounds, et va très vite interesser un jeune producteur aux dents longues du nom de Patrick Adams. Cette rencontre avec Adams sera déterminante pour Leroy qui ne songera des lors plus qu'à reussir dans le domaine qu'il aime par dessus tout, la musique.
The Mellow Sounds, composé de Leroy Burgess ainsi que de Stuart Bascombe et Russell Paterson, va changer de nom selon le souhait de leur nouveau producteur pour devenir Black Ivory.
Des lors, le succès du trio suivra un chemin ascendant, parsemé de ballades imparables aux melodies envoutantes. Burgess quittera le groupe en 1977 apres avoir participé a quatres albums car il a désormais d'autres objectifs dont celui tres important de composer et produire des artistes de dance music a l'instar de son modèle et ami Patrick Adams. Son cadeau d'adieu pour le groupe sera l'écriture de deux hits planetaires "Mainline" et "Hustlin". S'ensuivra alors l'immersion totale de Leroy dans le monde du disco et sa premiere vraie grande production (en collaboration avec P.Adams), l'album du groupe Phreek qui sort en 1978 sur le label Atlantic. Le succès est immédiat et le single "Weekend" (qui sera repris quelques années plus tard par le groupe electro Class Action) cartonne dans tous les charts R&B de l'epoque.
Fort de cette réussite, Burgess récidive en 1979 avec le groupe Dazzle, projet sur lequel il retrouve Adams et fait la connaissance d'un guitariste qui le suivra par la suite sur différents projets, Stan Lucas. Les morceaux "Reaching" et "Dazzle me" sont les temps forts de cet excellent album, qui reste toutefois un peu moins funky que celui de Phreek.
Un an plus tard Leroy signe "Big time", le meilleur titre d'un album en demi-teinte du grand Rick James qui s'intitule "Garden of love". Il réeditera le même exploit en 1982 pour le groupe Change avec le hit "You're my number 1" qui figure sur l'album "Sharing your love"
En 1981, la reputation de Leroy est deja bien établie dans le milieu tres fermé des producteurs dance new yorkais, mais il lui manque quelque chose, un grand projet sur lequel il serait le seul maitre a bord.
Il s'isole donc en studio avec son frère adoptif le bassiste James Calloway et son cousin Sonny Davenport a la batterie pour enregistrer un tube dont il a le secret, sous le regard bienveillant de son nouveau producteur, le fameux Greg Carmichael. Le résultat depasse toutes les esperances de nos trois compères et étonne Carmichael par le degré d'innovation musical qu'impose Leroy. Le morceau s'intitulera "Let's do it" et le groupe créé pour l'occasion, Convertion. Apres le succès de ce maxi, Burgess et Carmichael décident de continuer l'aventure par le biais d'un album et abandonnent le label sur lequel ils avaient sorti "Let's do it", SAM records, pour un autre bien plus prestigieux, Salsoul. Les dirigeants de SAM sont furieux et refusent aux deux acolytes l'autorisation d'utiliser le nom de Convertion pour leur nouveau projet.... Qu'a cela ne tienne, Greg Carmichael renomme le groupe, il s'appellera desormais Logg.
La claque musicale qu'inflige Leroy avec cet album est monumentale ! Jamais il n'aura été aussi loin dans l'experimentation et aussi proche d'une certaine forme de pureté stylistique. Les arrangements sont dantesques; les instruments s'entrechoquent dans un groove tribal et synthetique, les lignes de basses de James Calloway sont d'une intensité rarement atteinte, les rythmes de Davenport hypnotisent l'auditoir et les parties synthés de Leroy et Fred McFarlane totalement novatrices, sont hors de l'espace et du temps....
"I know you will", un des tubes de l'album est même remixé par l'immense Larry Levan et connait un beau succes dans la plupart des discothèques mondiales.
Par la suite, Burgess continuera de collaborer au montage de groupes ephemères tels que Caprice, Hi-Frequency ou bien Intrigue (avec le chanteur Dino Terell qu'il produira en solo sur le titre "You can do it"), mais sans retrouver la magie de Logg.
Il était logique que Leroy rejoigne un jour ou l'autre ses amis Patrick Adams, Stan Lucas et Greg Carmichael sur leur projet commun, Inner Life. C'est ce qu'il fait en 1982 en participant a l'album "Inner life II".
Il demande a James Calloway et Sonny Davenport de venir l'y rejoindre et réalise une fois de plus de veritables miracles avec des titres tels que "Moment of my life" ou "I like it like that" sur lesquels la voix de Jocelyn Brown semble atteindre une dimension jusque-là inconnue !
La meme année, Leroy signe l'une de ses plus belles productions avec l'ex-chanteuse des groupe Musique et Rainbow Brown; Fonda Rae. Le titre "Over like a fat rat" sort sur le label Vanguard et demeure l'une des plus grandes réussites du style boogie des années 80.
Sa dernière grande aventure musicale, il la vivra avec deux frères jumeaux qui se nomment Tunde-Ra et Taharqa Aleem, plus connus sous le nom de The Aleems.
Une éxperience qui amorcera le grand virage du mileu des années 80, celui de la transition vers le "tout-synthé" dans laquelle Leroy ne sera pas aussi a l'aise qu'un Kashif, malgré quelques très bons morceaux comme "Release yourself", "Get loose" ou "Confusion".
Leroy Burgess est aujourd'hui retourné à ses premieres amours et fait à nouveau de la scène avec son premier groupe Black Ivory pour le plus grand bonheur de ses fans de la première heure.... KEEP ON SMILIN'!