2020

"...il a plu depuis tant de saisons, le temps n'est plus aux violons..." Polnareff.

"...I'm not one to look behind, i know that times must change..." Steely Dan.



La semaine dernière, un fort vent de sud-ouest nommé  Bella (tempête + titre de Maître Gims : double peine) a balayé les feuilles mortes du jardin vers le nord et ramené sur la table du salon, du passé faisons table basse, mes achats de l'année littéralement écroulée.
La récolte est maigre et fait peine à voir, moi qui d'ordinaire chérit la corne d'abondance; il ne faut pas chercher loin les raisons de cette sécheresse car là aussi, et non content de nous pourrir l'existence, de rogner nos libertés en nous panurgisant, ce foutu covid aura fait presque sombrer la culture, mon carburant.

Cinéma oualou, concert kaput et rayons disques temporairement fermés, sorties retardées voire ajournées, tout fut sidération, abattement et cul par-dessus tête.
La lecture de la presse, merci Rock & Folk, Gorin et Cassavetti, m'a toutefois donné l'envie d'avoir une vie en continuant ma quête de musique.

D'autre part, et je le déplorais l'an passé, ce forum n'a hélas pas attendu la pandémie pour approcher le service de réanimation.
Seul le duché de Bretagne, PerYoun et myself, associé au comté de l'Est gardé par le Yardie connétable maintiennent VS en respiration artificielle le long d'une diagonale du vide.
Exit les figures tutélaires, véritables aiguillons et parfois tontons grondeurs ! Lilic, Big, L'Anat' what the fuck are you bouining ?
Trois gus aux commandes qui postent 10 dernières minutes, avant la douche ou en allant se pieuter, on ne peut pas dire que ça ressemble à la prise du Palais d'Hiver : plus un pschitt qu'un putsch.

Bon, foin des égarements, voici la liste de mes têtes de gondoles :

7 & 6 : Rolling Blackout Coastal Fever : "Sideways to Italy" et Andy Shauf : "Neon Skyline".

Formidable concert nantais fin 2018 des australiens électriques et du placide canadien, donc j'attendais avec impatience beaucoup leurs suites discographiques : les deux albums sont sortis presqu'en même temps et là, légère déception car les 2 disques, presque copier-collé des formidables "Hope down" et "The party" peinent à laisser traces dans les oreilles et squatter la platine : production un poil trop lisse et compos à l'encre sympathique.

5- Nada Surf : "Never not together".

Neuvième album studio des new-yorkays, 25 ans d'activité au compteur, et cette fois un peu de changement dans leur belle constance avec l'apport de claviers judicieux mais qui laissent un peu dans l'ombre la guitare de Doug Gillard.
Ca fait toujours marrer lilic mais Nada Surf est un des derniers représentants du Power Pop car malheureusement , l'effronté covid a emporté Adam Schlesinger fondateur des Fountains of Wayne.

4- Liam Gallagher : "MTV Unplugged".

Aussi à l'aise en accoustique qu'a brailler dans un micro vissé haut, Liam Gallagher est, je radote mais c'est l'âge, sans doute une des dernières Rock Stars dans un monde où ses coreligionnaires mangent bio, ne boivent ni se droguent,  trient leurs maigres déchets et s'excusent presque de respirer (because, tu comprends, le co2 c'est mauvais pour la planète).
Le mancunien, que mes fils ont vu sur scène à l'O2 londonien ainsi qu'au Zénith de Lutèce, a gardé la pêche et l'inspiration et on reprocherait presque à ce bon live (putain, quelqu'un se souvient des concerts ?) sa brièveté.

3- The Jayhawks : "XOXO"

Bel album des country-rockers où Gary Louris, seul à bord depuis des lustres, lâche un peu de lest aux autres, notamment Karen Grotberg, pour un résultat naviguant entre Gram Parsons et Big Star.

2- A Girl called Eddy :"Been Around".

Deuxième véritable album, le premier produit par Costello date de 2004, d'Erin Moran cachée sous le pseudo " A girl called Eddy"; originaire du New Jersey, elle nous chante une Pop luxueuse, superbement produite, où Bacharach, Karen Carpenter et Steely Dan prendraient un cocktail au bord d'une piscine à l'eau un peu trouble : excellent !

1- Muzz : "Muzz".

Premier disque d'une forme de supergroupe des années 2000 où Paul Banks, en congés d'Interpol, vient poser sa belle voix sur une trame musicale qui convoque The National, Tindersticks et autres comiques troupiers : un album à la fois sombre et lumineux.
De plus, sous le sapin j'ai eu plaisir à trouver ceci :


Kdo des fistons, jolie platine, back to vinyl et superbe pochette du rennais : heureux comme un zoophile au zoo de Vincennes !


 





Gifts de ma Douce : l'intégrale à prix canon de Marley chez Islands soit 11 albums dont 2 live; je n'écoute quasiment jamais de Reggae mais Bob, mort il y a bientôt déjà 40 ans, trouve grâce à mes yeux. Jah ne sauvera pas la planète ni Notre Dame des Landes mais son Reggae a bien vieilli et "Survival" ainsi que "Uprising" sont des chefs d'oeuvre.

L'édition Deluxe du multiplatiné "Rumours" est une réussite : remasterisation impeccable, plus deux autres disques (un live de 77 et des outtakes qui valent le détour).

Personne ne se souvient de Dominique Dalcan ? en 94 il sortait "Cannibale" à la belle pochette, chouette collection d'ambitieuse (pas très bien vu en nos contrées) chansons parfaitement et richement orchestrées; "Le danseur de java", parfaite chanson, a du en faire pâlir plus d'un.




Concert de l'année : fin février, alors que le covid allait faire fermer les portes des salles, nous sommes allés, mon épouse et moi , à Rennes applaudir once again Nada Surf sold out : bon concert , à quand le prochain ?

Chanson de l'année : "Jody" de A Girl called Eddy : écoutée maintes fois et, comme toutes les grandes chansons, inépuisable.

Média musical : toujours Assayas, Manzoni et depuis quelques mois "Rock & Folk Radio" : playlist très variée en streaming sur le site du vénérable magazine https://www.rocknfolk.com/player
Crise sanitaire et Brexit conjugués, Mojo n'est plus distribué chez nous; va falloir songer à l'abonnement.

Enervement : au-delà de sa capacité de nuisance, les dommages collatéraux du covid : infantilisation citoyenne, débats sous couvre-feu, moraline/contradictions à tous les étages et amateurisme des instances dirigeantes ; l'essayiste Maya Goyet dans l'Obs avait écrit un juste article : "Qu'est-ce qu'il va rester de tout ce blabla ?"

Voilà les gens, dernier jour de l'an, ultime bilan; à vos claviers !

Bonne fin d'année, meilleurs voeux pour 2021 en respectant bien entendu, La Trinité sur Mer étant proche, les gestes d'Alain Barrière (RIP).

Merci pour ce bilan 2020 qui ressemble assez fort au mien, Nowhere

Courage, comme disent nos voisins brexiteurs, three's a crowd! Ca tombe bien. Petite précision NW, je suis maintenant Connétable du Comté de Picardie, ayant abandonné le Grad Est après 18 ans de bons et loyaux services  (Bref, ce n'est pas bien important...)

Je reviendrai après avoir fait mon bilan personnel mais je partage ton opinion quant aux Rolling Blackout Coastal Fever. Autant le premier m'avait emballé, autant le second... Je dois le réécouter, je n'arrive pas à me faire une opinion.

Idem pour le dernier Nada Surf, la première écoute m'avait laissé dubitatif avec cette arrivée de claviers et ma foi, il s'en sort très bien

Le Jayhawks, tout pareil, tu as très bien parlé.

A Girl Called Eddy fait toujours partie de ma liste d'achat. Suite à ta critique, j'avais écouté et j'avais bien accroché. Bref, y a plus qu'à!!!

Quant aux autres disques, il faudra que j'y pose une oreille.

Le Bob, on ne peut pas y couper... J'ai moi même étonné mes garçons qui connaissent mes gouts pop/rock/punk/(hardcore... C'est bête j'ai toujours du mal à assumer mon amour de Black Flag, Adoslecents et consorts) en écoutant The Specials, moi qui ai été totalement réfractaire au ska pendant de très nombreuses années

Le Fleetwood Mac, chouette cadeau mais je préfère la période davantage blues, folk etc... En gros jusqu'à Bare Trees.

Seul et unique concert de l'année, Les Wampas, juste à côté de chez moi. Je n'aurai même pas eu le temps de me faire un concert sur Lille

Voilà, voilà... Je reviens sous peu avec mon bilan. Meilleurs voeux 2021 à tous et la bise aux deux Bretons

Okay
à propos de bonnes résolutions, je ne sais si venir presser mon clavier ici plus souvent en est réellement une, mais que ne ferais-je pas pour garder deux Bretons et un Picard de se prendre pour les patrons en se faisant des bises?

Je n'ai pas fait le bilan mais je me doute qu'il sera maigre aussi. N'empêche, on a au moins en commun ce Nada Surf fraîchement arraché à la boutique du Rev depuis peu réouverte. Deux écoutes seulement, c'est un peu court pour un avis définitif, disons qu'il y a peu de surprises. Ils font ce qu'ils savent faire, et même si on serait fâché qu'il en soit autrement, on ne peut s'empêcher d'espérer un peu plus.
à suivre avec quelques autres chroniques disques et concert.

Ah, et je n'ai écouté de ce Daho que "son silence en dit long" qui, malgré les paroles pas trop fatigantes, passe bien. Et belle pochette, ce qui est très important quand on possède la version vinyle

Que veux tu, Lilic, on prend nos habitudes tous les trois au bout d'un moment

SLC salut les copains,
Bilan très pauvre pour moi aussi d'une année particulière (en effet, j'ai changé de taf après 30 ans dans la même boite. Il s'est passé autre chose ? J'suis pas au courant !).
J'ai écouté beaucoup de blues, de blues-rock et de rock sudiste, et bien sûr beaucoup de metal, mais à part le dernier AC/DC, je n'ai rien acheté : tout écouté/vu sur Youtube ou Spotify !
Quelques concerts en début d'année, en tant que spectateur et/ou organisateur et/ou musicien.
Des répètes très productives avec mon groupe.
Un énorme paquet de romans policiers lus, comme chaque année. Aucune BD, par contre.
Je vous souhaite une belle année 2021.
Bises à tous ;-)

Bon, je trouve un peu de temps pour mon palmarès 2020... Et j'avoue que je me suis plutôt intéressé aux rééditions et vieilleries qu'au nouveautés.

Wire - Mind Hive - 10:20

Les anciens du post punk assurent toujours! Amputés de leur guitariste originel, Bruce Gilbert, depuis 2004, il nous livrent de très bons albums et les deux derniers ont longuement trustés ma platine vinyle et mes écoutes en bagnole.

Mind Hive, le petit dernier et 10:20, disque comprenant de nouveaux morceaux et des relectures d'anciens.

Cactused (Mind Hive)



Small Black Reptile (10:20)



Nada Surf - So much Love, parfaitement chroniqué par Nowhere. Un peu de mal au début mais il passe très bien.

Nada surf - Ride In The Unknown



Bob Mould - Blue Hearts, l'ex Hüsker Dü et Sugar n'a pas perdu sa hargne et sa créativité avec ce nouvel album (Le 15ème tout de même, engagé politiquement contre Trump entre autre... What else?!

Bob Mould - American Crisis



Les punks angelenos de X reformés ont sorti en avril l'excellent Alphabetland.

X - Alphabetland



Nick Cave - Idiot Prayer, le film et sa BO dans lequel Nick revisite ses morceaux (Bad Seeds et Grinderman) seul au piano en pleine pandémie... Seul avec les techniciens masqués, gelés, gantés et tutti quanti. Beau, tout simplement.

Nick Cave - Jubilee Street



Une très belle collaboration qui nique le Brexit entre Stuart Moxham (Ex Young Marble Giants) et le national de l'étape Louis Philippe (Journaliste foot mais on l'excuse au vu des ses albums sublimes), The Devil Laughs.

Stuart Moxham & Louis Philippe - The Devil Laughs



Duster, groupe mythique de la nébuleuse space-rock (Si si, le jeu de mot est voulu ) a sorti en 2020 son troisième abum après 19 ans de silence. Proches de Slint, For Carnation ou Codeine, la musique est aussi belle que la pochette est moche!

Duster - Copernicus Crater



Matt Berninger, chanteur de The National qui a éclairé ma fin d'année avec son premier album solo, Serpentine Prison, mis en boîte par Booker T.

Matt  Berninger - One More Second



Kelley Stoltz, one man band californien capable d'alterner un album garage rock 60s avec un disque electronica, fan ultime d'Echo And The Bunnymen, nous livre une petite merveille pop, My Regime.

Kelley Stoltz - Sister



John Dwyer et ses (Oh Sees, OCS, Ho Sees) Osees reviennent avec un énième album Protean Threat, le monsieur sort des albums à la vitesse de contamination du Covid.

Osees - Red Study



Les vétérans mods Galileo 7 et leur album de reprises Decayed

Galileo 7 - Glow Girl



La pop ensoleillée des Gallois El Goodo - Zombie

El Goodo - Things Turn Around



Et ma dernière découverte, les Français The Belmondos - Memory Lane, dignes héritiers des Beatles, Big Star et Teenage Fanclub.

The Belmondos - Love Is All



Je me suis acheté beaucoup de vieilleries, comme je le disais.

Le premier album de Neal Casal - Fade Away Diamond Time , petit bijou d'americana datant de 1995.

Neal Casal - Maybe California



Les rééditions vinyles de The Divine Comedy, fan que je suis depuis son premier album en 1993.

The Divine Comedy - Absent Friends



Pas vraiment de 2020, mais ma quête durant l'année, la discographie en vinyle de Felt.

Felt - Sunlight Bathed The Golden Glow



The Replacements, après Dead Mans Pop, le coffret roboratif consacré au décrié Pleased To Meet me, mastering honni par le groupe, etc. voilà qu'arrive le coffret Pleased To Meet Me. Un vinyle, trois CDs, des remasterings, des inédits, des démos, le rêve pour tout fan des Mats!

The Replacements - Alex Chilton



Dans le même format, Wilco - Summerteeth

Wilco - Nothing'severgonnastandinmyway (Again)



En bouquins, quelques tomes de la Série 33 1/3 sur Slint, Television, Beach Boys, Dinosaur Jr. Un concept simple, un disque : un bouquin. et Tout comme PY, le Radical History sur Les Thugs, groupe majeur découvert sur le tard pour ma part... Mais quel groupe!!!!

Merci braz Yardie !

Et chanceux tu es d'avoir acheter le mirifique " The Strange Idols pattern & other short stories" des oubliés Felt , à mi-chemin du bizarre des Monochrome Set et du clair-obscur des Smiths.

Quant aux ressorties j'espère que tout ça vaut le coup : j'ai le "Summerteeth" de Wilco, acheté à sa sortie et le master était bon; je n'en dirais pas autant du Replacement, excellent mais qui avait les défauts de l'époque (batterie métallique et guitares clinquantes).
Le Divine Comedy, non seulement est bon, mais arbore une superbe pochette.
... je suis passé à côté du dernier Wire mais Silver/Lead son prédecesseur avit fière allure....mais big' en parlerait mieux que nous s'il n'y avait pas ce couvre-feu à la noix....

Le Strange Idols, j'ai poussé le fanatisme à avoir le vinyle d'époque et la réédition

Disons qu'il y a des groupes sur lequel je suis un complétiste comme disent les Anglo-Saxons, dont Wilco et les Replacements

J'adore les trois premiers Wire puis je me suis penché sur leurs derniers disques et c'est vraiment excellent. Je conseille

Et oui, Big en parlerait encore mieux que moi...

Oh, merci Yardbird pour toutes ces références. Je mets ça de côté et je tente de m'y coller dès que possible mais ce sera plus beaucoup léger, je le crains.

Plaisir d'offrir

Dernier ajout pour 2020, je parlais de la collaboration Stuart Moxham et Louis Philippe mais il ne faut pas oublier l'album solo du Monsieur, petite perle de pop de chambre orchestrée

Louis Philippe & The Night Mail - Thunderclouds

The Man Who Had It All

Ce qui est bien avec 2020, c'est que le bilan prend pas des plombes.

Côté concerts, on a pu assister à une excellente prestation des François Premiers, ce combo réunissant Frandol et François Lebas et d'autres. Grande classe.

Deux skeuds millésimés seulement (on a l'habitude, on préfère vous laisser faire un premier tri) :

- « Never not together » de Nada Surf.
Le problème, c'est que le choc initial, celui de la découverte du groupe (pour nous c'était avec "Lucky") n'a lieu qu'une seule fois. Et même s'ils sont probablement au sommet de leur art, les premières écoutes m'ont fait l'effet de retrouvailles un peu convenues. Mais bienheureux les simples d'esprit : à chaque nouvelle écoute, ce qu'on prenait pour de l'usure se révèle être un poli admirable. Et on en redemande.

- The Nude Party : « Midnight manor »
Deuxième opus de ces Américains dont je ne me souviens pas qu’on ait causé ici (battez-moi si je me trompe) et c’est une honte. Ces jeunes gens sont plus que doués. Le premier album était excellent, celui-ci est meilleur encore. Y a du Velvet dedans, des Stones aussi, mais on est très loin du pastiche.
Allez, un échantillon pour l’apéro :

Arf ! En plus, y z'ont de bonnes têtes :