Sessions Pleyel.

1ère partie ma foi assez sympa. Thomas Dybdahl fait une pop intimiste, pas super original, mais ce n'est pas grave. Il était accompagné en plus de son groupe et effectivement d'un orchestre à cordes. Le démarrage du concert était un peu dur, on sentait un petit manque d'aisance avec les cordes. La suite était mieux, Thomas a pris son méga pied à jouer avec un orchestre derrière lui, il était comme un enfant heureux sur scène. Ca s'est ressenti au final dans ce set finalement très agréable musicalement et très pro. Le bassiste avait un son à tomber, je suis jaloux.


Pour l'avoir recroisé après le concert, il restait tout fou de sa prestation au sein de la salle Pleyel.

En revanche, jouer avec un orchestre de cordes est une solution assez rigide pour un live, pas de possibilité d'improvisation, toute la musique est écrite, tout doit être parfaitement calé. Ca se ressent pas mal ...


... car arrive Peter Von Poehl, accompagné d'une dizaine de vent (mêmes instruments qu'un orchestre symphonique, un musicien par instrument) + un vibraphone. Peter est un musicien original et sympathique sur scène, assez timide, mais sachant communiquer parfaitement avec son public, en français donc. Le démarrage est idem, un peu dur, certains niveaux d'instruments manquent, il est dur de suivre le fil.. sauf qu'arrivent le gros du set, un enchevêtrement de compositions magnifiques, plein de bonnes idées, des arrangements de vents au top (fait par un pote à lui... qui ? mystère!) et un vibraphoniste absolument excellent, sachant reproduire des riffs de guitare électrique du meilleur effet. Des instruments assez roots (guitare banjo gibson des années 40, ...), Fred Gimenez l'excellent bassiste, sur sa vieille SG Bass des 60's (rendu sonore assez décevant quand même, trop pâteux) et sa technique originale, mais efficace. L'artiste a su se mettre au niveau d'exigence de la salle, et le public a été conquis, standing ovation, rappel, etc. Très très bon ! Je regrette de ne pas avoir connu les albums solos de l'artiste plus tôt. Il s'est même permis de jouer les chansons de son nouvel album en cours d'écriture, et même celles-ci sonnaient !


Du point de vue des conditions, un son excellent et pas fatiguant pour un sou (et pourtant je suis un maniaque du volume sonore, toujours le premier à sortir les bouchons), une organisation sans faille, la patte d'Arno en somme. J'ai passé un excellent concert, sublimé par un Arno qui mérite les premières places du VS-boy d'or 2011 (avec Foull et sa hache).


Pour terminer le festival, je suis allé voir "I'm from Barcelona", à la Cité de la Musique. 1ere partie, Solo, une vraie merde, absolument rien à faire. Un ennui profondément mortel. Musicalement vide et indigne de la salle et du public nombreux. Set beaucoup trop long, dépassant largement le temps alloué, des "ah j'ai oublié ma sangle" ou des "oh ca a fait poc".

La suite, s'il vous plait ! I'm from barcelona est un groupe de musique pop festive post boutons d'adolescence. Imaginez vous 17 musiciens suédois débarquant bourrés sur scène, avec les bouteilles en poche et verres à la main, vêtus originalement, bariolé, et vintagement, grosse déconnade, à la cool, pas sérieux, des ballons qui volent partout, des confétis. Drôle et sympa, un bon moment, surtout vu la 1ere partie. Mais musicalement trop simpliste et pas assez recherché. Dommage que cela ne groove pas un peu plus et n'est pas plus travaillé, ça pourra faire un énorme carton.

Quelques photos.

Thx pour la review !

Les arrangements de cuivre ont été écrits par le vibraphoniste... C'est d'ailleurs lui qui les drivait sur scène.
En ce qui concerne le son de la SG bass (1966), Gimenez jouait sans ampli, DI dans la face, avec la tonalité à fond, filé plat, et technique inspirée du picking... Sur scène, le son était excellent, mais l'ingé son en face s'est escrimé à faire ressortir la basse: "sa basse ne génère que du sub !"

ps: chouettes tofs de IFB !

arnochoul a écrit:

Thx pour la review !

Les arrangements de cuivre ont été écrits par le vibraphoniste... C'est d'ailleurs lui qui les drivait sur scène.

Peter m'avait dit que c'était un pote à lui, plutot que le vibraphoniste. Pourtant je trouvais aussi que cela faisait du sens

arnochoul a écrit:

l'ingé son en face s'est escrimé à faire ressortir la basse: "sa basse ne génère que du sub !"

Exactement mon ressenti depuis le balcon. C'est quand meme pas terrible cette basse..

C'est bien de penser à éteindre le GAS en partant.

Voilà,j'ai rattrapé mon retard et j'ai tout lu .

Super,ça fait envie en fait.

Quelle immersion.

Et les photos sont belles .

Merci Arno.

De rien, c'est plaijir...


Suite et... fin:

Un petit tour rapide des lieux, côté bureau, tout ça...


Le plateau, durant l'installation du backline.
On distingue le gradinnage, les juppes et moquettes sur les contre-marches, et l'"italande", pendards qui vont de cour à jardin, d'un seul tenant, dit aussi boîte noire.




La salle vue du plateau. 1700 places assises. Orchestre + 2 étages de balcons.
Ça a le don d'impressionner même les plus blasés.




Le plateau vu du 1er balcon.

Derrière le pendard du fond se trouve un choeur en balcon.
Les trois premiers rangs sont amovibles, et font place à un proscenium, montable en une demi journée (un tiers de plateau en plus...). C'est la configuration symphonique, à l'opposé de la boite noire, dédiée à l'amplifié.





Le foyer, situé au 1er étage, bar ouvert en journée et durant les concerts.
Au centre, vu sur le hall d'entrée, et son damier en marbre. Au dessus, vu sur la coupole qui domine l'édifice.
La salle a été construite début 20ième, en plein Art Déco.





Au fond, l'entrée de la salle. Dans le dos, accès orchestre.




L'inverse. Vu depuis l'entrée.




Le hall d'entrée.




Vue depuis le hall, vers les étages supérieurs, et coupole. Je ne sais pas combien cela fait de mètres, mais l'édifice comporte 6 étages...




RDC, accès balcons.




Et pour terminer, vue depuis l'appart où j'étais en famille d'accueil, à Belleville.

Merci Arno pour ces photos de toute beauté. Superbe.
Cà donne envie d'aller y passer un moment...

Je remarque que pendant ,que les collègues poussent les caisses, toi, tu prends des clichés. Bien joué.

Merci Arno pour ces photos, quelle belle salle !

Quelle aventure! Superbe topo Arno, ça donne furieusement envie.

Et chouettes photos

Superbe reportage photo, Arno
J'ai appris plein de trucs !

Un reportage privé. Veinards que nous sommes.

PerYoun a écrit:

Je remarque que pendant ,que les collègues poussent les caisses, toi, tu prends des clichés. Bien joué.

Alors là, je dis: attention !

Chacun son job, c'est très cloisonné. Les caisses sur le plateau contiennent du son, ce sont donc les sondiers qui s'installent.
Il y a 4 régies indépendantes: le son, la lumière, la machinerie, et enfin le plateau.
Il y a 2 régisseurs général, qui organisent à tour de rôle les spectacles. Eux mêmes sont sous la coupe du directeur technique, qui organise les régies, calcule les coûts, faisabilité, et qui donne ou pas son feu vert à la prod.
C'est lui qui organise en amont la location de backline, besoins techniques, caprices de catering etc avec les artistes.
Les régisseurs mettent ensuite tout en place, et sont les interlocuteurs privilégiés des artistes une fois ceux ci sur place.
Ils doivent jongler avec les répétitions de l'OPRF (orchestre de Paris) résident à Pleyel.
Cela implique des changements de config scène à tous bouts de champ: balance d'un groupe amplifié pour le soir (boite noire), passage en config symphonique (0 pendard, proscenium), puis repassge boite noire pour le concert amplifié du soir...

Bref, très chouette expérience, dans une salle qui est un redoutable outil de travail... assortie d'équipes efficaces et surtout, le plus important pour que ça fonctionne, qui sont complices, travaillent ensemble sans se tirer dans les pattes, où règne une bonne humeur générale.
De ce que j'ai pu voir, c'est la grosse différence avec les autres salles.

ps: merci pour vos commentaires. Il se peut que j'y retourne en novembre...

Ah, je me disais aussi...
Merci de nous faire vivre ton expérience de l'intérieur.

Voici la prog de la session sur laquelle je vais bosser en Novembre:

Lundi 21 20h
Méditerranée 1
Espagne
Paco de Lucía, guitare
antonio sanchez, guitare
antonio serrano, claviers, harmonica
alain Perez, basse
Piranha, percussions
Duquende, David de jacoba, chant
Farruco, danse
Paco de Lucía, l’immense guitariste
d’origine andalouse, sillonne le monde
et défend l’idée d’un flamenco ouvert
à de multiples influences : classique,
jazz... Mais toujours subsiste le style
authentique appris dans sa jeunesse
auprès du grand Niño Miguel.

MaRDI 22 20h
Tom Waits’s Rain Dogs Revisited
Interprété par
arthur h, the tiger Lillies,
camille o’sullivan, stef Kamil
carlens, jane Birkin
(distribution en cours)
David coulter, direction musicale
Leo abrahams, guitare
terry Edwards, vents
Mike smith, saxophones
steve nieve, piano, claviers
tom herbert, basse
seb Rochford, batterie

jEUDI 24 20h
Les arts Florissants
William christie, direction
Kurt streit, Jephtha
David DQ Lee, Hamor
Katherine Watson, Iphis
neal Davies, Zebul
Georg Friedrich haendel
Jephtha

VEnDREDI 25 20h
orchestre Philharmonique de Radio France
Myung-Whun chung, direction
Waltraud Meier, mezzo-soprano
Richard strauss
Quatre derniers lieder
anton Bruckner
Symphonie n° 4 « Romantique »

DIManchE 27 20h
Rickie Lee Jones joue Pirates
Rickie Lee jones, chant
jeff Pevar, guitare
Peter adams, claviers
Reggie McBride, basse
Gary Malabar, batterie
section de cuivres
Une voix, une guitare et des chansons
hors normes, la chanteuse Rickie Lee
Jones est une référence du songwriting
américain indépendant. Elle rejoue
son album Pirates, disque essentiel
des années 80, ainsi qu’une sélection
de ses plus grands titres.

Paraitrait qu'il y aura aussi une soirée esseptionnelle Sylvie Vartan, qui fête ses 50ans de carrière...

T'as bien fait de mettre à jour,j'étais passer à coté de ton reportage ( photo sur les coulisses de Pleyel du haut de la page,que je n'avais pas vu ) !

Féloches.

je recherchais justement cette prog, mais je m'avais trompé de mois Je pense qu'on va se revoir mon Arno, car ces concerts me semblent bien cools ! Et cette fois-ci, tu ne t'échapperas pas (moi non plus !)

bajito a écrit:

Et cette fois-ci, tu ne t'échapperas pas

En même temps, je bossais...



Lundi matin, l'empereur reprise des sessions.

Je passe en coup de vent:

Ce soir, Paco de Lucia.

Sorry JB, c'est complet, pas de pass...

Je vous tiens au jus.

Amuse toi bien l'ami !

Demain, fin de session avec RLJ.

Je me suis trouvé vite fait un vinyle d'occase à faire dédicacer par la Lady. Si j'ose.

Compte rendu des sessions automnales dans la semaine.

...qui commence ici:

Je ne m'étends pas sur le premier soir, qui a vu mes retrouvailles avec Paco de Lucia et son sticky staff.
Pour mémo, j'avais bossé sur leur prestation lors d'un festival manouche à Bx, où ça s'était mal passé, tant humainement que techniquement, et qu'artistiquement.
Bis repetita à Paris, sans surprise. Sauf que là, j'étais plus décontracté et ai pu me concentrer sur la zique: une zarzuela froide, à base de flamenco, avec des bouts pas cuits de jazz fusion flottant à la surface. Indigeste.
Le seul truc un peu olé, les chanteurs et le danseur qui baignaient dans la mixture, mais sans maillots...
Pas de photos.

Deuxième soir, Rain Dogs revisitaded, hommage à Tom Waits.



Spectacle produit par les nuits de Fourvière (Lyon)

Projet mené par David Coulter (ex Pogues, muti-instrumentiste et collaborateur de Damon Albarn), qui recrute pour l'occasion Arthur H, The Tiger Lillies, Stef Kamil Carlens, Camille O'Sullivan, St Vincent, Erika Stucky, et Jane Birkin, afin de proposer une relecture de l'album mythique de Tom Waits.

Pour ce faire, il organise et crée un groupe, avec des musiciens issus d'horizons variés:

Dave Okumu (The Invisible) : guitare
Terry Edwards (PJ Harvey, Spiritualized, Nick Cave, The Jesus and Mary Chain, Tom Waits) : saxophones, trompette
Steve Nieve (Elvis Costello): piano et claviers
Thomas Bloch (Radiohead, Damon Albarn / Gorillaz, Tom Waits / Marianne Faithfull): Ondes Martenot, Cristal Baschet, Glassharmonica
Tom Herbert (The Invisible): contrebasse
Seb Rochford (Polar Bear): batterie, percussions
et bien sûr, David Coulter : direction musicale, scie musicale, guitare, banjo, percussions...

Groupe aux sonorités atypiques, notamment grâce à Thomas Bloch et ses instruments plus qu'originaux:
les ondes Martenot passées dans une réverb à bande, puis dans une fuzz...
Que des sons jamais entendus pour ma part, associé au fait que la pratique de cs instruments est plus que particulière: cristal Baschet et glassharmonica se jouent caressés avec les doigts... mouillés.

Le stand de Thomas:




Ondes Martenot:



Cristal Baschet:

face.



Profil.



Arrière.



Glassharmonica:




Une partie du stand de David Coulter:



Chaque artiste reprend en gros trois chansons de l'album, à sa sauce, mais avec la patte commune du groupe.

Totale découverte pour moi d'Erika Stucky, Suissesse d'origine, qui est une sorte de tankgirl du chant, avec une technique folle allant jusqu'au Yodel...
Elle est très impressionnante, tant vocalement que physiquement, allant jusqu'à faire flipper le public.

Idem pour The Tiger Lillies, trio "plus Anglais tu meures", influencé par Kurt Weill, tout en ambiances intimistes.

La batterie de poulets des Tiger Lillies:



Découverte également (et coup de foudre) de St Vincent, aka Annie Clark:

Spéciale dédicace à Piedo.





Un peu écrasé par ces fortes personnalités, Stef Kamil Carlens, qui tire tout de même son épingle du jeu à grands renforts d'énergie.

Arthur H, impérial dans une version de Clap Hands, morceau qui semble écrit pour lui.

Seule erreur de casting, J. Birkin qui ne semble pas faire partie de l'équipe, et qui parait comme intouchable...

Emotion, talent, originalité, le tout au service de chansons intemporelles: soirée immense, grand souvenir pour ma pomme.











Quelques vidéos en vrac:











le trailer:



Voilou, je crois n'avoir rien oublié. Ah si: désolé pour la qualité des photos moisites, toute ma série est floue...

kdo pour conclure ces deux premières soirées:



A suivre, Ricky Lee Jones...

J'en garde pour demain,à tête reposée.

Thank you l'ami.

Merci pour tout mon bon Arno. Pareil, je reviendrai déguster. Mais déjà l'impression que le rôle était taillé pour Arthur H.

Vivement la souite.

Merci !

rajouté quelques tofs, toujours pourrites...