THE PIXIES - Head Carrier (2016)

Déçu du dernier concert perpétré à la foire agricole de Carhaix-Plouguer* (suite à une reformation bancale avec Kim DEAL), qui sonnait beaucoup trop comme le tiroir-caisse du Money des Floyd. Insipide et incolore. Aussi dispensable que Mike Brant en hologramme.

Bref,  je n’avais pas osé poser l’oreille de suite à la sortie de ce Head Carrier, dernier opus sorti au printemps 2016.
J’avais entendu, ici même, quelques extraits engageants avec Miss Paz Lenchantin qui reprenait le manche de Miss Deal.

De passage à la médiathèque du coin, j’ai attrapé l’objet exposé au rayon « nouveautés » et, voilà, depuis une semaine, le CD me suit partout.

Les toutes premières écoutes confirment qu’on est bien de retour à la maison « Pixies » ; leur son unique est omniprésent, dès l’entame.
Dommage que, pour ce retour au bercail, Frank Black ne veuille plus sortir de la seule pièce de la maison qu’il apprécie ; la cuisine et ça se voit depuis pas mal d’années.
Dommage aussi cette tendance à utiliser, de manière excessive, marmiton à la page « Black Francis – Greatest hits » pour composer ses nouveaux titres.




Certains titres sont très largement inspirés d’anciens, à la manière de…, une pincée de ligne de basse par ici, une cuillérée à soupe de riff de guitare par là, une tranche de chœur avant de servir : Baal’s Back (le morceau énervé à la Tame), Might As Well Be Gone, Oona , Tenement Song, Bel Esprit.
L’impression de retourner en enfance à l’heure de passer à table chez mère-grand ; charmant certes mais un brin trop nostalgique.


Le plus indigeste étant de loin ce All I Think About Now ; morceau mijoté pour rappeler que le Where’s My Mind, tellement gouté par le public, a trouvé une nouvelle déclinaison. Malheureusement, cette dernière se trouve être une version «au beurre de Normand, sans sel ». Pouahh !!  
C’était sûrement histoire de repasser le plat, à nouveau, aux invités, en cette période de diète et de refaire le coup du tube incontournable. Ben, non merci, je vais reprendre une double portion de kouign amãn, pour ma part.


Heureusement, tout n’est pas simplement réchauffé (ou avec talent ; genre bœuf bourguignon). Head Carrier, Talent et Um Chagga Lagga (ma préférée) sont de belles plages musicales où l’on retrouve enfin de la fraicheur après les plats en sauce.


Restent les morceaux "sympathiques". Désolé, je n'ai pas trouvé mieux...



Comme dit l'adage, qui aime bien...
Au final, l’adepte des Pixies que je suis resté, a apprécié cet album dans son ensemble. Les assaisonnements sont très réussis (puisqu’éprouvés) mais la cuisine a évolué depuis tout ce temps. J’aurais aimé être davantage surpris avec des produits frais et une prise de risques supérieure, quelques amuses-bouches.
Je qualifierai cette livraison d’honnête, même si les ficelles sont grosses (et, dans la fondue savoyarde, c’est une faute de goût ultime).  

Il est évident que si, demain, j’apprends que la tournée passe dans le secteur, je serai le 1er partant pour les revoir une fois de plus et profiter de leur son unique.

Un avant-goût :




* : les vieilles charrues pour les urbains de France.

Bonne chronique, PerYoun !

Tu me donnes des envies de m'y recoller.

Merci.

Vas-y !!!

très bon l'extrait live ! donne envie de les voir, groupe qui vieillit bien, doublure crédible de Kim Deal et, comme tu dis : ce son !

en passant, j'ai lu une mini-bio d'Eudeline sur Bowie, vite lue, sympathique, sauf qu'il égratigne bien les Pixies (et Sonic Youth aussi), est resté bloqué en 78 su'l punk eu'l con

Tu peux, mon cher PerYoun, reprendre à tout-va du kouign aman, tu n'obtiendras au final que le cholésterol de Frank Black (Black francis ,Dark Knight ?) et non pas son secret d'alchimiste.

Ex fan des Pixies , où sont tes années folles, que sont devenues toutes tes idoles ?

Car à moi, ce "Head carrier" il me plaît plus que bien; obtenu comme toi par le même biais du Disneyland culturel de notre médiathèque chérie (celle qui chaque année nous adoube lors du tournoi des écouteurs à l'aveugle).
On pensait l'affaire réglée après la quadrature du cercle (perfect circle ?) en quasi apnée "Surfer Rosa-Doolittle-Bosanova- Trompe le monde." mais un quart de siècle after , alors qu'on reprochait aux dinosaures 70's moins pérennes de vouloir s'accrocher vaille que vaille, "Head Carrier" reprend les choses, "Indie cindy" compte pour du beurre voire un gentil tour de chauffe, là où Frank Le Boeuf avait appuyé sur pause.

Ce disque est bon du début à la fin, exhumant ce son unique immédiatement identifiable, ces compos à nulle autre pareil, bref faisant ce qu'ils savent faire de mieux; les Pixies, sans rire, auront sans doute été les Stooges de la fin du siècle dernier, le succès et la reconnaissance immédiate en plus, bâtisseurs de cathédrales soniques à l'instar de leurs contemporains Jesus & Mary Chain et Sonic Youth.

Certes depuis Simone S. la nostalgie n'est sans doute plus ce qu'elle était mais on peut encore aborder ce dernier Pixies tel une ardoise magique.

NB : bon sang ! j'ai bouffé le trait du Yard's birthday; on verra ça demain (everyday is like sunday).

J'ai écouté du début à la fin, enfin j'admets avoir forwardé sur les deux ou trois derniers morceaux. J'ai retrouvé le son, les tics mais comme un manque de ruptures, trop linéaire. J'ai enchaîné avec Bossanova et Doolittle et la comparaison est assez cruelle, j'ai trouvé, le son n'est en réalité pas le même et la fantaisie, les calme/violent ne sont plus là.

Bon disque quand même mais bon ...

En des temps lointains, nous hantions les lieux de concerts surchauffés, perdus dans les fumées de Lucky Strike, entourés de post-punks arborants perfectos aux dos peinturlurés Bad brains ou Joy Division et nous étions persuadés, impétuosité de la jeunesse, d'être d'éternelles avant-gardes.

Et bien figurez-vous que ces dernières semaines, isolé en Malaisie, je me suis sérieusement remis (alors que je n'en ai nul besoin...) au sport en fréquentant, comble du nihilisme, le gymnase de l'hotel.

"Head Carrier" dans les portugaises est vraiment l'idéal sonore pour supporter les machines de torture à la con, tapis de running, vélos qui ne vont nulle part et je me dis que, 30 ans plus tard, je n'ai rien renié de mes idéaux d'ado (d'abdos ?) avec Black Francis et Joey Santiago en Véronique et Davina.

PS : c'est vrais que "All i think about now" sent "where is my mind" sous les aisselles, comme un ultime coup d'oeil dans le rétro; "...I try to think about tomorrow but i always think about the past..."

J'étais passé à côté de la chronique de PY mais je m'étais procuré le sus-nommé.

Rien à redire, un bon retour aux affaires des Lutins

Je serai plus modéré que toi; un retour honnête (sans la folie des débuts).